Elle a l'apparence de la truffe du Périgord. Elle en a l'odeur. La truffe chinoise peut-elle rivaliser avec la française? Pour Michel Courvoisier, le directeur de la Fédération française des trufficulteurs, évidemment non: "elle est moins savoureuse, moins bonne et souvent récoltée avant maturité". Certes, mais elle vaut 20 euros le kilo, vingt fois moins que la française…De quoi donner l'idée à certains utilisateurs de la faire passer pour une truffe noire du Périgord. "Nous sommes en contact avec la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour rendre plus systématique la mention de l'origine de la truffe fraîche".

Toutefois, la concurrence de la truffe chinoise n'affole pas la fédération. Grâce à l'ensoleillement et à la pluviosité de ces derniers mois, 2008 est une excellente année pour la truffe. Déjà, au 16 décembre, le prix au kilo atteignait 400 euros, un prix abordable comparé au 800 à 1.000 euros qu'il atteignait il y a quatre ou cinq ans. Ce prix pourrait encore légèrement augmenter "autour des 500 euros le kilo", estime Michel Courvoisier. Un prix raisonnable. "Achetez 10 à 15 grammes pour parfumer un plat pour les fêtes de Noël reste accessible", estime le directeur de la fédération. 15 grammes coute 7,5 euros.

Crise ou pas crise, l'engouement hexagonal pour la truffe ne se dément pas. Le Français reste le plus gros consommateur de truffe au monde. En moyenne sur les dernières années 25 tonnes sont vendues sur la saison (entre novembre et mars) permettant à la filière de dégager un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros.