Un an après Gandrange

Un an après Gandrange

Le 4 février 2008, Nicolas Sarkozy s'était engagé à ce que l'Etat investisse dans le site. Douze mois plus tard, 575 emplois ont été supprimés sur ce site d'ArcelorMittal.
Thibaud Vadjoux

Thibaud Vadjoux

Il y a tout juste un an, à Gandrange (Moselle), le 4 février 2008, sur le site d'ArcelorMittal, Nicolas Sarkozy s'était engagé devant quelque 400 sidérurgistes dont l'activité était menacée, à ce que l'Etat investisse dans le site. "Je suis donc venu vous dire, avec Xavier Bertrand que, qui que soit le propriétaire de l’usine, nous sommes prêts à mettre de l’argent pour faire les investissements qui auraient dû être faits depuis longtemps sur le site et qui n’ont pas été faits", avait-il déclaré.

Le risque sur le site s'est confirmé une semaine plus tard. Le 13 février 2008, Lakshmi Mittal, le patron indien d'ArcelorMittal, fait valoir qu'une restructuration de Gandrange était "la meilleure solution pour la Lorraine", confirmant la suppression de 575 des 1.108 emplois du site. Le groupe annonçait aussi un bénéfice net 2007 de quelque 8 milliards d'euros,

Lors de son discours du 4 février, le chef de l'Etat avait prévu une alternative à la perspective d'une fermeture: "Première solution, on arrive à convaincre Monsieur Mittal de laisser ouvert tout ou partie du site, dans ce cas-là on investira avec lui. Deuxième solution: on essaye de trouver un repreneur, et il en existe, on investira avec lui pour laisser le site ouvert".

Un an plus tard, le gouvernement n'a pas pu sauver les emplois mais il s'apprête à signer deux conventions avec ArcelorMittal pour développer le bassin d'emploi touché par la restructuration du site ArcelorMittal de Gandrange. Le secrétaire d'Etat à l'Industrie Luc Chatel a déclaré, mardi 3 février, à l'Assemblée nationale qu'il irait en Lorraine prochainement pour signer ces deux conventions de ré-industrialisation des bassins d'emploi.

La première "est une convention de revitalisation qui prévoit un investissement de 3 millions d'euros pour la création de 682 emplois sur le bassin de Gandrange", a rappelé Luc Chatel devant les députés.

La seconde, "une convention d'ancrage territorial", prévoit "des investissements de près de 30 millions d'euros d'ArcelorMittal qui permettront notamment la rénovation des creusets" (partie inférieure du haut fourneau où se trouve le métal en fusion), "un investissement d'ArcelorMittal dans un centre de formation qui permettra à terme d'accueillir 120 apprentis" et "la création d'un fonds lorrain des matériaux doté d'une vingtaine de millions d'euros".

Malgré ces projets, l'emploi va être réduit à Gandrange. Selon la CGT, 43 salariés ont bénéficié d'une mutation effective alors qu'il en reste 400 autres à reclasser. La situation est encore plus compliquée avec la crise qui mine l'industrie sidérurgique. Une partie des 3.800 salariés du site ArcelorMittal de Florange devrait être mise en chômage partiel en février pour une durée pouvant aller jusqu'à 16 jours. L'un des deux hauts-fourneaux du site, arrêté depuis décembre, ne sera pas redémarré au premier trimestre et il pourrait rester fermé toute l'année.

De plus, le site de Florange est en concurrence avec des aciéries allemandes pour le projet européen Ulcos qui vise à identifier et à développer des procédés innovants pour réduire les émissions de CO2 de l'industrie sidérurgique.