décoLe vitrail contemporain, un atout lumineux

Le vitrail contemporain, un atout lumineux

décoSuivez les conseils d’une experte pour donner cachet, couleur et lumière à votre logement
Charlotte Arnaud pour 20 Minutes

Charlotte Arnaud pour 20 Minutes

Joyau des églises et des cathédrales, médium privilégié de l’Art nouveau, puis de l’Art déco, le vitrail a traversé les âges en se réinventant. Composé de plusieurs verres teintés (ou non) sertis dans une résille métallique, cet artisanat précieux, dont la technique moderne nous vient du Moyen Âge, entre à nouveau dans la lumière pour sublimer des intérieurs tout en modernité.

Un choix affirmé

Réalisé à la main par un artisan, le vitrail permet d’affirmer ses goûts avec une œuvre sur mesure. Il est aussi un atout pour créer une ambiance intimiste puisqu’un vitrail donnant sur l’extérieur permettra de se protéger du vis-à-vis tout en préservant la luminosité. Les jeux de lumière sont d’ailleurs l’un de ses principaux arguments : cette pièce d’art donne en effet naissance à de beaux reflets chamarrés, qui se projetteront sur le sol et les murs comme un tableau mouvant.
Pour l’inspiration, on peut tout à fait puiser dans les grandes heures du mouvement Art déco : son esthétique tout en géométrie reste une valeur sûre. Quant aux fleurs et aux lignes fluides, emblématiques de l’Art nouveau, elles procurent à l’architecture une touche de romantisme intemporel. « Aujourd’hui, on peut envisager des motifs beaucoup plus épurés pour un rendu plus contemporain, nous explique Aude Reine, artisane vitrailliste à Paris et bientôt diplômée en conservation restauration, notamment en faisant varier les couleurs et la texture des verres. »

Où le poser ?

Traditionnellement, le vitrail s’utilise sur des menuiseries, pour faire passer la lumière à travers une porte par exemple. Il offre également de jolies propositions sur des portes coulissantes. Sur une fenêtre, on privilégiera l’exposition sud, qui le fera rayonner tout au long de la journée. « Il est toutefois possible d’adapter les couleurs et motifs à tout type d’exposition », précise Aude Reine. Pour limiter les déperditions de chaleur, le vitrail peut alors être conçu en double vitrage ou en survitrage, sur tout type de matériau, en privilégiant le bois ou le métal.
« On peut aussi l’imaginer pour servir de cloison, afin de séparer une pièce sans perdre en luminosité, entre une cuisine et une salle à manger, ou pour une salle de bains dans la chambre par exemple », cite encore la professionnelle. Enfin, le vitrail gagne à être pensé comme élément purement décoratif, en concevant des niches dédiées (pourquoi pas en forme d’ogives !), mises en valeur par un éclairage artificiel.

Le saviez-vous ?

La France possède la plus grande surface de vitraux au monde, avec près de 90 000 m2.

Comment entretenir un vitrail ancien ?

Les plus chanceux auront découvert avec bonheur la présence d’un vitrail lors de l’acquisition de leur logement. Comment dès lors prendre soin de cet artisanat d’exception et entreprendre sa restauration si besoin ?
L’acidité et le plomb ne font pas bon ménage ! Les produits à vitre ou corrosifs sont ainsi à proscrire. « Concernant les vitraux anciens, il faut savoir que les vitraux civils que l’on peut trouver dans certains immeubles ont parfois une valeur artistique ou historique non négligeable. Pour les restaurer, il vaut mieux les confier à un ou une conservatrice restauratrice du patrimoine, afin de leur donner un traitement adapté et de conserver au maximum toutes les pièces d’origine », préconise Aude Reine. Il est d’ailleurs possible d’encapsuler les vitraux anciens dans deux feuilles de verre, afin de satisfaire aux besoins d’isolation moderne. Quant au plomb, on entend souvent qu’il faut le changer tous les 100 ans, mais c’est faux : « On tend à concevoir le réseau de plomb comme une partie intégrante de l’œuvre, puisque c’est lui qui affirme souvent le motif principal. Il faut donc le conserver et le restaurer, on ne le changera qu’en dernier recours. »