Les ETF, le produit financier tendance auprès des jeunes investisseurs

Si les jeunes démontrent un fort intérêt pour les investissements en Bourse depuis la crise sanitaire, un type de produit en particulier est en plein essor : l'ETF pour Exchange Traded Fund. D'après l'Autorité des marchés financiers (AMF), le nombre d'investisseurs ayant réalisé au moins une transaction sur ETF a été multiplié par 4 entre 2019 et 2024. Or, cette tendance a surtout été portée par les épargnants de moins de 35 ans dont l'afflux a fait chuter la moyenne d'âge sur ces fonds de 61,1 ans à 41,3 ans en cinq ans. Facilement accessible, simple à comprendre, très liquide et à faible coût, cet outil de diversification a tout pour plaire ! On fait les présentations.

De quoi s'agit-il ?

Les ETF, aussi appelés trackers, sont des fonds indiciels cotés en Bourse. Il s'agit donc d'un panier de titres qui peut regrouper des dizaines, voire des centaines d'actions et obligations différentes, ce qui permet une diversification intéressante. Et en l'occurrence, ce package est constitué pour correspondre à un indice boursier spécifique.
Comme nous l'explique France Mayer, directrice des relations avec les épargnants et de leur protection pour l'AMF, le principe d'un ETF est en effet de « chercher à suivre le plus fidèlement possible l'évolution d'un indice boursier, à la hausse comme à la baisse ». Si vous vous intéressez aux performances des 40 actions les plus importantes en France, vous achèterez par exemple des parts d'un ETF qui suit l'indice du CAC 40. Pour coller à l'évolution de valeur des 500 plus grandes entreprises américaines, il faudra opter pour un ETF « S&P 500 ». Et si c'est le secteur de la santé qui vous attire, vous pourrez choisir un ETF « MSCI world Health Care ».
Parmi une grande diversité de trackers, une catégorie consiste même à « multiplier, à la hausse comme à la baisse, les tendances de l'indice suivi ; c'est ce qu'on appelle les ETF avec possibilité d'effet levier », précise France Mayer. Dans ce cas, un levier de 2 reviendra donc à doubler la performance positive ou négative de l'indice, augmentant ainsi le risque pris.

Comment se lancer ?

Le compte-titres ordinaire est le support le plus pratique pour investir dans un ETF puisqu'il permet de détenir toutes sortes de titres (ETF, actions, obligations, actions de Sicav, parts de fonds commun de placement, etc.) et de passer des ordres de Bourse comme bon vous semble. Vous pouvez ainsi acheter ou vendre vos trackers à tout moment, sans aucune restriction. Mais il est aussi possible de passer par un plan d'épargne en actions (PEA), un plan épargne retraite (PER) ou encore via les unités de compte d'une assurance-vie. Attention toutefois à vérifier les conditions de votre contrat qui peuvent limiter les types d'ETF éligibles.
Côté frais, la facture est plutôt light. Dans la mesure où ces produits se contentent de répliquer un indice, leur gestion est en effet assez simple. D'après l'Observatoire de l'épargne de l'AMF, « en gestion passive, les ETF répliquant la performance d'indices d'actions ont affiché pour 2023 des frais annuels moyens de 0,37 % ». Par comparaison, les frais des fonds d'actions indiciels non cotés s'élevaient à 0,84 %, tandis que le niveau moyen des frais totaux des fonds d'actions gérés activement atteignait 1,47 %.

Être conscient des risques

Les ETF ne comportent aucune garantie en capital. Il faut donc « être bien conscient des risques de pertes financières en cas d'évolution négative de l'indice suivi », avertit France Mayer. Il est aussi important de choisir des produits adaptés à votre horizon de placement. En outre, « vous devez comprendre ce que vous achetez : gardez à l'esprit que l'objectif de gestion d'un ETF est de s'exposer à un indice, pas de le battre, et que la baisse de l'indice, l'écart de suivi ou encore le manque de liquidité sur des ETF spécifiques sont certains des risques liés à ce type d'investissement », complète la spécialiste. Pour cela, il est impératif de lire attentivement le document d'informations clés (DIC), remis obligatoirement avant tout investissement et qui synthétise les caractéristiques essentielles du produit. Enfin, vérifiez bien que l'intermédiaire financier est agréé par l'AMF.