pratiqueComment adapter son domicile à la perte d'autonomie grâce à MaPrimeAdapt'

Comment adapter son domicile à la perte d'autonomie grâce à MaPrimeAdapt'

pratiqueMaPrimeAdapt' fusionne les précédents dispositifs nationaux afin de devenir la nouvelle solution unique d'aide au financement de travaux d'adaptation du logement à l'âge ou au handicap pour les ménages modestes
Julie Polizzi pour 20 Minutes

Julie Polizzi pour 20 Minutes

La chute est la première cause de mort accidentelle en France. Or, elle touche particulièrement les seniors. D'après les chiffres de l'État, ce fléau serait responsable de 130 000 hospitalisations et 10 000 décès de personnes de plus de 65 ans chaque année. L'Association des accidentés de la vie rappelle en outre qu'après une chute, le risque de tomber à nouveau dans la même année est multiplié par 20, sachant que le taux d'accident augmente avec l'âge. Il est donc impératif de sécuriser son logement en l'adaptant à son état de santé afin de pouvoir y rester le plus longtemps possible. C'est l'objet de MaPrimeAdapt', une nouvelle aide nationale lancée le 1er janvier 2024.

Qui peut en bénéficier ?

Cette subvention s'intègre en droite ligne dans la stratégie de simplification des dispositifs de soutien de l'État. L'objectif : en finir avec le millefeuille des aides pour proposer une solution unique ! Faisant écho à la dénomination de MaPrimeRénov', avec laquelle elle peut se cumuler, MaPrimeAdapt' remplace trois anciens dispositifs qui coexistaient jusqu'à présent, à savoir « Habiter facile » de l'Agence nationale de l'habitat (Anah), le crédit d'impôt d'autonomie et les aides de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav).
Propriétaires occupants mais aussi locataires aux ressources « très modestes » ou « modestes » sont éligibles à cette subvention, sous réserve de répondre à un critère d'âge ou de handicap. Les personnes de 70 ans ou plus sont ainsi concernées, quel que soit leur état de santé. Entre 60 et 69 ans, il faut justifier d'une perte d'autonomie précoce reconnue sur la grille Aggir (classée de 1 à 6). En revanche, aucune limite d'âge n'est imposée si vous présentez un taux d'incapacité supérieur à 50 % ou que vous bénéficiez de la prestation de compensation du handicap (PCH).
Côté ressources, en 2024, un couple habitant en Île-de-France est considéré comme « très modeste » jusqu'à 34 551 € de revenu fiscal de référence (affiché sur l'avis d'imposition) et « modeste » jusqu'à 42 058 €. En région, il devra toutefois ne pas dépasser 24 875 € dans le premier cas et 31 889 € dans le second.

Pour quels travaux ?

MaPrimeAdapt' permet de financer 50 % du montant des travaux d'adaptation du logement pour les ménages aux revenus modestes et 70 % pour les foyers aux revenus très modestes, le tout dans la limite de 22 000 € (HT). Une avance de 70 % de la prime peut d'ailleurs être versée avant le début du chantier. En outre, si le plafond n'a pas été atteint lors du premier dossier, sachez que vous pourrez faire une seconde demande complémentaire dans les 5 ans qui suivent.
Cette subvention vise avant tout à sécuriser la salle de bains, une pièce particulièrement dangereuse en cas de perte d'autonomie. Installation d'une douche de plain-pied, rehaussement des toilettes, pose d'un revêtement antidérapant et autres barres d'appui et mains courantes peuvent ainsi être financés avec MaPrimeAdapt'. De même, les travaux d'accessibilité du logement sont aussi concernés, comme la création d'une rampe d'accès, l'installation d'un monte-escalier, d'un monte-personne ou d'une plateforme élévatrice ou encore l'élargissement des passages. À l'extérieur du logement, cette aide peut aussi permettre d'installer des volets roulants électriques, de créer une place de parking pour personne à mobilité réduite ou de sécuriser le cheminement extérieur.
Bon à savoir : certains équipements de domotique comme des chemins lumineux, un éclairage à détection de mouvement ou un interphone à boucle magnétique, permettant de communiquer directement avec un appareil auditif, peuvent aussi être pris en charge dans ce cadre.

Quelle est la marche à suivre ?

Commencez par vous renseigner sur votre éligibilité dans un espace conseil France Rénov' ou au 0 808 800 700 (non surtaxé). Pour déposer votre demande d'aide, il faudra ensuite vous adresser à la délégation locale de l'Anah ou effectuer la démarche en ligne sur le portail officiel Monprojet.anah.gouv.fr.
Vous serez alors orienté vers un assistant à maîtrise d'ouvrage (AMO) expert de l'autonomie qui viendra chez vous dresser un état des lieux des besoins d'adaptation de votre logement et vous conseiller sur les améliorations à apporter. À partir de cet audit, trois forfaits sont possibles : une aide aux démarches, un accompagnement complet incluant la réalisation des formalités à la place du demandeur et enfin l'ajout de la visite d'un ergothérapeute pour un diagnostic plus pointu. Dans tous les cas, vous n'aurez rien à débourser puisque tout est pris en charge par MaPrimeAdapt' (à condition de réaliser les travaux).

D'autres aides à mobiliser

D'autres dispositifs peuvent se cumuler avec MaPrimeAdapt' ou la remplacer si vous n'y êtes pas éligible, comme l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) et la prestation de compensation du handicap (PCH) qui permettent de financer des services à domicile, ainsi que des aménagements du logement. Pensez encore aux aides proposées par votre caisse de retraite, mutuelle, assurance habitation mais aussi les collectivités locales.
Par ailleurs, le crédit d'impôt autonomie, qui permet de financer jusqu'à 25 % des travaux dans la limite de 5 000 € pour 5 ans pour une personne seule et 10 000 € pour un couple, est mobilisable jusqu'à fin 2025 pour les ménages aux ressources intermédiaires présentant une perte d'autonomie ou un taux d'incapacité de 50 % ou plus.