Dunkerque : Le projet d’usine de recyclage de batteries tombe à l’eau

Il y a un peu plus d’un an, le groupe Eramet et Suez annonçaient que le port de Dunkerque avait été retenu pour accueillir leur « futur complexe industriel de recyclage des batteries de véhicules électriques lithium-ion ». Si l’idée de bâtir un tel projet remontait à 2019, sa mise en service devait intervenir en deux phases, d’abord en 2025 puis en 2027. Il n’en sera rien, Eramet ayant annoncé, ce jeudi, la suspension du projet.

« Les conditions nécessaires à la poursuite d’un projet d’usine hydro métallurgique de recyclage de batteries en France ne sont ainsi pas réunies et le groupe a donc pris la décision de suspendre le projet », a fait savoir Eramet dans un communiqué.

Incertitudes sur l’approvisionnement

La raison de ce revirement est assez simple, le groupe craint que son usine, dimensionnée pour traiter 200.000 batteries de véhicules électriques par an, manque de matière. « Il existe aujourd’hui de fortes incertitudes, à la fois sur l’approvisionnement en matières premières de l’usine, et sur les débouchés des sels métalliques issus du recyclage », assure Eramet.

Pourtant, ce complexe de recyclage devait s’implanter « au cœur de la vallée de la batterie » s’était félicité le groupe à l’époque, lui assurant de trouver largement de quoi faire tourner ses chaînes. Sauf qu’Eramet constate une absence de « montée en puissance en Europe des usines de batteries ». Pas faux, à l’image d’ACC, la première gigafactory de batteries implantée dans le Pas-de-Calais, qui sortait une centaine d’unités par jour fin septembre contre 2.000 espérées selon France Info.

Et face au recul des ventes de véhicules électriques dans l’Union européenne, Auto-info assure qu’ACC a laissé tomber deux projets d’implantation d’usines de batteries en Allemagne et en Italie. De son côté, Eramet « continuera à étudier les fondamentaux de marché nécessaires à la compétitivité d’un tel projet ». Autrement dit, « wait and see ».