ArgentSe chauffer au bois, est-ce toujours intéressant ?

Se chauffer au bois, est-ce toujours intéressant ?

ArgentMalgré le coup de rabot de 30 % des aides accordées au chauffage au bois au printemps, cette source d’énergie pour les particuliers a toujours des arguments de poids
Julie Polizzi pour 20 Minutes

Julie Polizzi pour 20 Minutes

Le chauffage domestique au bois a connu un engouement sans précédent ces dernières années. Alors que l’Observatoire des énergies renouvelables chiffrait le parc à environ 6,5 millions d’appareils individuels en 2019, une étude réalisée par l’Agence de la transition écologique (Ademe) pour la saison de chauffe 2022-2023 estimait que 7,5 millions de résidences principales étaient chauffées au bois, dont 43 % des maisons individuelles, et ce, sans comptabiliser les résidences secondaires. Il faut dire que le secteur a profité de ventes records en 2021 et 2022, portées par des aides attractives et une flambée des prix de l’énergie. Quelle est la situation aujourd’hui ?

Un prix d’achat important

Acheter un équipement de chauffage au bois représente un investissement non négligeable pour un ménage, même si le prix d’entrée est en général moins élevé que pour les autres systèmes du marché. Le niveau de puissance, les performances énergétiques, la technicité mais aussi le design et les fonctionnalités de l’appareil sont autant de facteurs qui peuvent facilement faire passer la facture du simple au triple !
À titre indicatif, un poêle à granulés se vend ainsi entre 3.500 € et 8.000 €, là où une version à bûches coûte entre 2.500 et 7.000 €, le tout pose comprise. Quant aux chaudières à bois à alimentation automatique, leur prix varie de 14.000 € à 22.000 €, alors qu’on trouve des versions à alimentation manuelle entre 5.000 € et 13.000 €.

Coup de rabot sur les aides

MaPrimeRénov permettait auparavant de profiter d’enveloppes généreuses pour faire baisser la facture… Sauf que l’État a appliqué un coup de rabot de 30 % sur ces montants au 1er avril 2024 !
Désormais, les ménages très modestes peuvent prétendre à 1.800 € pour un poêle (bûches ou à granulés), un foyer fermé ou un insert, contre 1.500 € pour les foyers modestes. Pour les catégories intermédiaires, l’aide se limite à 700 € pour un poêle à bûches, 1.000 € pour la version à granulés et 600 € pour le foyer fermé ou l’insert. De même, en fonction de votre catégorie de revenus, MaPrimeRénov octroie 5.500 €, 4.500 € ou 2.000 € pour une chaudière à alimentation manuelle, tandis que l’aide s’échelonne à 7.000 €, 5.500 € et 3.000 € pour un modèle automatique.
Ces enveloppes peuvent néanmoins être complétées par les subventions octroyées au titre des certificats d’économie d’énergie (CEE) par les fournisseurs d’énergie. Comptez ici 800 € pour un poêle, un foyer ou un insert et 4.000 € pour une chaudière (automatique ou manuelle) si vous affichez des revenus très modestes ou modestes, contre respectivement 500 € et 2.500 € pour des revenus intermédiaires.
Bon à savoir : les ménages aux revenus supérieurs (plus de 44.907 € pour un couple en région) n’ont en revanche droit à aucune aide financière.

Une énergie renouvelable accessible

Si le reste à charge après déduction des aides peut rebuter, sachez que cet investissement reste judicieux à long terme face à la flambée des prix des autres sources d’énergie. Il faut en effet avoir en tête que la France possède la quatrième plus grande forêt d’Europe, ce qui permet de répondre à l’essentiel des besoins nationaux et évite de subir les aléas internationaux.
Une étude publiée par le fabricant de poêle à bois Hase fin 2023 estimait ainsi que le coût des bûches était resté quasi stable en France entre l’été 2021 et l’été 2023, passant de 0,087 € à 0,089 € par kilowattheure, là où le prix du gaz naturel a flambé de 0,059 € à 0,104 € et celui du fioul de 0,088 € à 0,114 € par kWh. Le bois est ainsi devenu la source d’énergie la moins onéreuse. De même, si le tarif des granulés a grimpé de 0,07 € à 0,11 € par kWh, il reste très loin de celui de l’électricité dont le coût a explosé de 0,158 € à 0,205 € sur cette période et qui promet de nouvelles hausses…

Un chauffage performant

Le chauffage au bois a un autre atout sous ses bûches : sa performance. Là où les vieilles cheminées étaient très polluantes et pas toujours efficaces, les appareils modernes offrent d’excellents rendements, de l’ordre de 75 % à 90 % pour un poêle ou insert à bûches et de 85 % à 98 % pour un poêle ou insert à granulés, d’après l’Ademe. Le tout en consommant cinq fois moins de bois qu’un ancien modèle et en émettant jusqu’à dix fois moins de particules fines !
Le conseil : préférez un appareil labellisé Flamme Verte 7 étoiles qui vous garantira un très haut niveau de performance énergétique.