L’abandon du diesel dépend bel et bien du niveau de vie
Argent•Alors que les voitures les plus polluantes auront l’interdiction de circuler dans certaines agglomérations en 2025, le bilan du parc automobile français met l’accent sur des inégalités criantesJ.P. pour 20 Minutes
Si les voitures modernes sont moins polluantes et bardées d’électronique afin de simplifier la conduite et de réduire le risque d’accident, elles sont aussi bien plus chères. En 2023, un véhicule neuf coûtait en moyenne 35,474 €, soit 6 % de plus que l’année précédente, selon une étude du cabinet AAA Data relayée par Le Figaro en début d’année. Ce n’est pas pour rien que le marché de l’occasion progresse à vive allure depuis plusieurs années ! Mais ce phénomène a aussi une autre conséquence sur le remplacement du parc automobile qui en dit long sur les écarts sociaux au sein du pays…
Des voitures vieillissantes et polluantes
D’après le bilan tiré cet été par le service Données et études statistiques (Sdes) du ministère de l’Écologie : non seulement « le niveau de vie influe fortement sur la détention d’une automobile » mais aussi sur la qualité du véhicule choisi. Sans surprise, alors que les 20 % de ménages les plus aisés possèdent un quart du parc automobile, les 20 % les plus précaires n’en détiennent que 12 %. De même, « avec la progression du niveau de vie, la part de voitures récentes augmente et celle du diesel diminue ». Ainsi, les 10 % de ménages les plus riches (affichant plus de 40.500 €) possèdent des voitures ayant en moyenne 9,4 ans, dont 4 sur 10 roulent au diesel. À l’inverse, les 10 % des foyers les plus défavorisés (moins de 11.900 €) se contentent de modèles ayant 13,8 ans et dont 6 sur 10 ont cette motorisation.
Logiquement, la part de véhicules les plus propres (vignette Crit'Air 1) atteint ainsi 41 % chez les plus aisés, contre à peine 18 % chez les conducteurs les plus modestes qui roulent en majorité avec des modèles classés Crit'Air 3 ou plus. Or, rappelons que ces autos seront frappées d’une interdiction de circuler dans les zones à faibles émissions (ZFE) connaissant des dépassements réguliers des seuils réglementaires, telles que Paris et Lyon au 1er janvier 2025…