ArgentAssurance-vie, comment réduire les frais qui grèvent vos rendements

Assurance-vie : Comment réduire les frais qui grèvent vos rendements

ArgentLes rendements des fonds euros des contrats d’assurance-vie se retrouvent souvent amoindris par les frais appliqués par les gestionnaires, mais on peut y remédier
Les frais des contrats d'assurance-vie doivent être pris en compte pour estimer la rentabilité des investissements.
Les frais des contrats d'assurance-vie doivent être pris en compte pour estimer la rentabilité des investissements. - iStock / City Presse
Julie Polizzi pour 20 Minutes

Julie Polizzi pour 20 Minutes

Après plusieurs années de baisse, les fonds euros (garantis en capital) des assurances vie ont récemment repris des couleurs avec un taux de rémunération moyen de 2,50 % en 2023. Certains contrats ont même performé jusqu’à 4 %. D’autre part, d’après France Assureurs, les supports en unités de compte (actions, obligations) affichent une performance annuelle moyenne nette de frais de 5,32 % sur les cinq dernières années, sachant qu’ils ont enregistré une performance globale brute de + 7,0 % en 2023, contre −11,2 % en 2022. Si ces contrats multisupports ont donc de quoi séduire les épargnants, il est judicieux de tenir compte des divers frais qui impactent leurs rendements.

Frais d’entrée, de dossier, de gestion…

Lors de la souscription, vous devrez sans doute régler des frais de dossier sur votre premier versement, qui peuvent atteindre jusqu’à une quarantaine d’euros selon les compagnies. Par la suite, des « frais d’entrée » (ou « frais de versement ») peuvent s’appliquer à chaque fois que vous alimentez votre contrat, que ce soit de façon ponctuelle ou régulière. Un certain pourcentage de la somme que vous versez est ainsi ponctionné et n’est donc pas pris en compte dans les rendements annoncés. Or, ce montant peut atteindre 5 % (plafond légal), bien qu’il soit en général plus proche des 3 % chez les opérateurs traditionnels. La plupart des banques en ligne ne facturent en revanche aucuns frais d’entrée.
Ajoutons enfin les frais de gestion, qui sont quant à eux prélevés chaque année et sont déduits des rendements nets. Ils oscillent généralement entre 0,35 % et 1 % pour les fonds euros et, d’après France Assureurs, ils s’établissaient à 0,82 % en moyenne sur les encours des contrats en unités de compte en 2023.
Bon à savoir : peuvent aussi s’ajouter des frais de garanties optionnelles pour optimiser la gestion du contrat, des frais d’arbitrage si vous voulez modifier la répartition de votre capital entre vos différents supports ou encore des frais de sortie anticipée des fonds.

Un équilibre à trouver

On l’aura compris, pour investir en connaissance de cause, il est indispensable de comparer les rendements annoncés avec les frais appliqués. Mais prenez garde car des frais de versement à 0 % n’impliquent pas un meilleur rendement si les frais de gestion sont élevés ! D’après un comparatif effectué en 2023 par le journal Capital, mieux vaut négocier des prélèvements annuels à la baisse, plutôt que de se focaliser sur des frais de versement modiques car ce sont bien les frais de gestion qui sont les plus coûteux sur le long terme. Pour 100.000 € placés sur deux contrats, l’un à 0 % de frais d’entrée et 1 % de frais de gestion, et l’autre à 4 % de frais d’entrée et 0,60 % de frais de gestion, c’est en effet le deuxième qui affiche les rendements les plus élevés et creuse l’écart au fil des années : 960 € de plus accumulés par rapport à l’autre contrat au bout de 12 ans et près de 15.000 € de plus en trente ans.

Une information obligatoire

Afin d’aider les épargnants à y voir plus clair, la législation impose des obligations d’information. Tous les frais doivent être détaillés lors de la conclusion du contrat, en particulier dans le cadre des unités de compte (performance brute de frais, nette de frais, montant des frais, etc.). De plus, une information complète doit être fournie chaque année au client afin de connaître le rendement des fonds et les différents frais appliqués.
Et en vertu d’un arrêté du 20 juin 2024, il est désormais obligatoire de mentionner, pour chaque unité de compte, la moyenne annualisée sur 5 ans de leur performance brute et nette de frais de gestion au cours du dernier exercice, le tout exprimé en pourcentage, ainsi que la performance finale de l’investissement nette des frais de gestion et des frais récurrents prélevés.