ArgentSenior au volant, quels conseils à défaut d’une législation spécifique ?

Senior au volant : Quels conseils à défaut d’une législation spécifique ?

ArgentSi le droit de conduire des automobilistes les plus âgés fait régulièrement l’objet de polémiques, seul l’état de santé, et non la simple prise d’âge, peut justifier des restrictions au volant
La prise d'âge n'impose aucune obligation supplémentaire aux automobilistes.
La prise d'âge n'impose aucune obligation supplémentaire aux automobilistes. - iStock / City Presse
Julie Polizzi pour 20 Minutes

Julie Polizzi pour 20 Minutes

En France, le permis de conduire a une durée illimitée et ne s’accompagne d’aucun examen de contrôle lié à la prise d’âge. Une législation périodiquement remise en cause, le plus souvent à l’occasion d’un fait divers dramatique. Si le Code de la route ne prévoit aucune obligation spécifique, certaines initiatives volontaires sont toutefois conseillées pour limiter les risques.

Se remettre au niveau

Les conducteurs de plus de 75 ans peuvent notamment demander à leur médecin traitant de réaliser des tests psychomoteurs et cognitifs afin d’être rassurés sur leur aptitude au volant ou, au contraire, d’obtenir des conseils pour limiter leur conduite si elle devient dangereuse. De même, les stages de remise à niveau proposés par la Sécurité routière le temps d’une journée peuvent être profitables, quel que soit l’âge, lorsqu’on a passé son permis il y a longtemps. Aménager ou changer de véhicule, en privilégiant une boîte automatique à une manuelle, peut encore être judicieux pour faciliter la prise en main du véhicule.

Se signaler aux autres usagers

Depuis 2016, on a également vu se développer un disque estampillé « S », comme senior, se présentant sur le même modèle que le macaron « A » des jeunes conducteurs. Régulièrement, des rumeurs circulent alors sur la supposée injonction faite aux personnes âgées d’afficher le sigle « S » sur leur véhicule. C’est pourtant complètement faux ! Rappelons en effet que si le « A » est imposé par la loi pour signaler aux usagers que le conducteur est inexpérimenté et soumis aux règles du permis probatoire, la vignette « S » a été créée à l’initiative d’une association et reste complètement facultative.
Le site de la Sécurité routière est d’ailleurs très clair : « Contrairement à une idée diffusée sur les réseaux sociaux, il n’est pas envisagé de rendre obligatoire l’apposition d’un macaron S à l’arrière des voitures conduites par des personnes de plus de 70 ans. Les personnes qui estiment utile d’afficher un tel macaron sur leur véhicule sont tout à fait libres de le faire mais il n’y a aucun projet visant à rendre cet affichage obligatoire. »

L’état de santé limitant

Si l’âge seul ne peut justifier une quelconque limitation du droit de conduire, certaines affections médicales peuvent en revanche être la cause d’une inaptitude. L’article R. 412-6 du Code de la route impose en effet que « tout conducteur de véhicule doive se tenir constamment en état et en position d’exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent ».
Par principe, c’est à l’automobiliste de se soumettre volontairement à un contrôle médical auprès d’un médecin agréé par la préfecture de son département pour vérifier s’il est apte à conduire. En ultime recours, la Sécurité routière précise néanmoins que si une personne âgée représente un danger et persiste à conduire contre l’avis de ses proches, ces derniers peuvent la signaler au préfet pour qu’elle soit examinée par un médecin agréé. À la suite de cet avis médical, « le préfet pourra décider de laisser le permis en l’état, de délivrer un permis de conduire limité (dans le temps ou avec des mentions additionnelles) ou bien de retirer le permis de conduire ».