Arrêt du tabac : A quelles aides financières peut-on prétendre ?
Argent•Si fumer coûte cher, stopper sa dépendance tabagique représente aussi un effort financier, en plus de sa motivation. L’Assurance maladie et les complémentaires santé peuvent néanmoins vous épauler dans votre démarcheJulie Polizzi pour 20 Minutes
Alors que près de 12 millions de Français fument, le tabac représente la première cause de mortalité évitable dans l’Hexagone avec 75.000 décès par an d’après Santé publique France. Outre le cancer du poumon, qui est la conséquence la plus connue du tabagisme, cette dangereuse addiction cause de nombreux autres types de cancers, mais aussi des maladies cardiovasculaires et respiratoires. Les consommateurs sont d’ailleurs conscients des risques puisque 6 fumeurs quotidiens sur 10 disent avoir envie d’arrêter de fumer selon le baromètre de Santé publique France. Cela dit, les patchs, gommes et autres techniques de médecines douces ont un coût non négligeable qui peut être un frein supplémentaire au sevrage. Mais une prise en charge est possible.
Un remboursement classique
Si la majorité des fumeurs arrêtent le tabac sans aide, la Haute Autorité de santé recommande un accompagnement par un professionnel de santé, ainsi que l’utilisation de traitements nicotiniques de substitution pour soulager les symptômes de sevrage, réduire l’envie de fumer et prévenir les rechutes. Gommes, patchs, pastilles, comprimés et autres sprays buccaux sont ainsi légion dans le commerce mais peuvent vite coûter très cher !
Heureusement, dès lors que vous fournissez une ordonnance, l’Assurance maladie rembourse vos traitements nicotiniques de substitution à hauteur de 65 %, à condition qu’ils soient inscrits sur la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables. Ce régime de droit commun a été mis en place en 2019 en remplacement du forfait d’aide au sevrage tabagique qui se limitait à une enveloppe de 150 € par an. Il n’y a donc plus de plafonnement annuel, ce qui permet de prendre tout le temps nécessaire pour se sevrer dans de bonnes conditions.
À noter : ce type d’ordonnance peut être rédigé par un médecin mais aussi une sage-femme dans le cas des femmes enceintes ou venant d’accoucher, des infirmiers, des chirurgiens-dentistes ou encore des masseurs-kinésithérapeutes.
Les mutuelles en renfort
Avant d’entamer un sevrage tabagique, il est également judicieux de se rapprocher de sa complémentaire santé et d’effectuer un comparatif avec d’autres offres afin d’opter pour la couverture la plus avantageuse. Rappelons en effet que depuis 2020, on peut résilier son assurance santé sans frais au bout d’un an d’adhésion.
A minima, la plupart des complémentaires remboursent en effet le ticket modérateur que le patient doit acquitter lors d’une prescription de substituts nicotiniques. Plus encore, de nombreuses mutuelles complètent l’indemnisation de la Sécurité sociale par des forfaits annuels spécifiques couvrant ce type de dépenses. Mais attention à bien vérifier l’étendue de la couverture et ses modalités puisque la prise en charge des substituts nicotiniques varie d’un contrat à l’autre ! Dans certains cas, un forfait est prévu par défaut, tandis que dans d’autres il faut souscrire des garanties supplémentaires. Les complémentaires les plus protectrices peuvent même inclure la prise en charge de médecines douces pour arrêter de fumer (acupuncture, hypnothérapie, homéopathie, etc.).
Bon à savoir : les cures antitabac peuvent aussi être prises en charge par l’Assurance maladie et la mutuelle, lorsqu’elles font l’objet d’une prescription et répondent à des conditions bien précises.