ArgentL’argent, un frein au divorce ?

L’argent, un frein au divorce ?

ArgentLe divorce tenterait bien des couples s’ils avaient les moyens de changer de vie ou d’acquitter la facture qu’ils imaginent devoir payer pour cette procédure onéreuse
J.P. pour 20 Minutes

J.P. pour 20 Minutes

D’un côté, on a dénombré 242.000 mariages célébrés en France en 2023. De l’autre on compte 130.000 unions rompues chaque année. Plus précisément, 57.900 divorces qui ont été prononcés par un juge aux affaires familiales en 2020 d’après les données du ministère de la Justice, tandis que le Conseil supérieur du notariat fait état de plus de 71.000 conventions de divorces par consentement mutuel signées en 2021. Mais ces chiffres pourraient être bien plus importants si les enjeux financiers ne rentraient pas en ligne de compte…
C’est ce qu’il ressort d’une récente enquête d’opinion menée par Yomoni, une société spécialisée dans la gestion de l’épargne en ligne, auprès de 2.165 personnes. Ainsi, le manque d’argent arrive en tête de liste des différents facteurs qui pourraient retenir les sondés de divorcer (49 %), devant les liens et souvenirs du couple (47 %), la peur de la solitude (40 %) ou encore l’âge (39 %) et les problèmes de santé (36 %). La question financière semble être d’autant plus cruciale que 47 % des répondants avouent qu’ils auraient envie de divorcer pour changer de vie s’ils devenaient subitement très riches !

Une facture surestimée

Si le bouleversement du train de vie peut évidemment freiner la séparation, il semble que le coût même d’un divorce soit aussi une source d’inquiétude. En effet, 35 % des sondés pensent qu’un divorce contentieux par procédure judiciaire revient entre 8.000 € et 10.000 € par personne, tandis qu’ils sont 34 % à chiffrer le divorce par consentement mutuel entre 6.000 € et 8.000 €. Des montants surestimés par rapport à la réalité !
En la matière, la loi impose à chacun des époux de se faire assister par son propre avocat, sachant que les honoraires sont libres. C’est clairement le poste de dépenses le plus important. S’y ajoute des frais annexes appelés « dépens » (expertise, commissaire de justice, etc.), ainsi que les « frais de notaire » (taxes, débours, droit d’enregistrement et émoluments). Malgré un coût global très variable, les spécialistes estiment alors qu’un divorce contentieux est facturé entre 2.000 € et 8.000 €. En revanche, le divorce par consentement mutuel, qui s’effectue devant un notaire depuis 2017, est bien moins onéreux : entre 1.000 € et 4.000 €. Mais vous pouvez encore réduire la facture en optant pour des offres low cost d’avocats en ligne qui interviennent pour quelques centaines d’euros.
Attention toutefois à ne pas rogner sur la qualité de la prestation ! Comme le rappelle la Fondation des Femmes dans sa note sur le coût du divorce parue au mois de mars, 20 % des femmes basculent dans la pauvreté au moment du divorce contre 8 % des hommes. Pouvoir défendre correctement ses droits lors de cette procédure est donc impératif.