Faisant partie de l’abondante paperasse que l’on reçoit régulièrement par courrier, ou par e-mail lorsqu’on a opté pour la dématérialisation, les relevés de compte en banque sont bien souvent rangés à la va-vite sans même être consultés, puis oubliés dans un coin. Or, ces justificatifs peuvent être d’une aide précieuse puisqu’ils sont la trace légale de toutes les opérations bancaires effectuées au cours du mois écoulé.

Des documents obscurs

Pour chaque rentrée d’argent ou dépense, il est ainsi indiqué le nom de la personne ou de la société débitrice ou destinataire des fonds, la date de la transaction et son montant inscrit dans la colonne crédit ou débit. La différence entre les deux colonnes en bas de la feuille permet de connaître le solde du compte à la date du relevé. De même, une ligne récapitulative précise le montant total des frais bancaires débités au cours du mois écoulé. Vous retrouverez également les informations nécessaires à la gestion de votre compte, telles que les coordonnées de votre agence, du médiateur bancaire ou encore le montant de votre autorisation de découvert.
Un jeu d’enfant à comprendre selon vous ? Pas si sûr… En effet, la dénomination d’une société est bien souvent différente du nom de l’enseigne ou du commerce. A posteriori, il faut donc se rappeler que les 70 € payés à la SARL XXX correspondent en réalité au petit restaurant du coin baptisé Chez Léon ! Un exercice qui peut vite tourner au cauchemar sur un mois entier… Ainsi, d’après un sondage Opinion Way publié en 2019 pour le compte de la fintech CDLK, 52 % des personnes interrogées rencontrent des difficultés à identifier un commerçant lors de la consultation de leur relevé de dépenses par carte bancaire, sachant que 54 % d’entre elles craignent un risque de fraude.
Hélas, à l’exception de certaines néobanques qui font des efforts pour améliorer la lisibilité de leurs relevés bancaires, la plupart des établissements ne se donnent pas cette peine alors même qu’ils ont toutes les informations nécessaires en leur possession…

Un justificatif à conserver

La compréhension de vos relevés de compte est pourtant essentielle pour maîtriser votre budget mais aussi surveiller que tout est en ordre. Un mauvais calcul d’agios, un prélèvement erroné ou un débit frauduleux réalisé à votre insu, cela peut arriver ! C’est pourquoi il est impératif de checker toutes les opérations effectuées chaque mois et de ne pas hésiter à contacter votre banque au moindre doute.
De même, ces justificatifs constituent de précieux outils de preuve qui peuvent être invoqués dans un litige amiable et être produits lors d’une action en justice, qu’elle soit civile ou pénale. Sans compter que diverses démarches impliquent de produire vos relevés de compte, notamment dans le cadre d’un dossier de demande de prêt ou pour l’ouverture d’un nouveau compte en banque dans un établissement différent.
Autant de raisons pour lesquelles la loi impose de conserver ses relevés bancaires pendant cinq ans à partir de leur date d’édition. En cas de transaction immobilière, il est cependant recommandé de conserver ses relevés plus longtemps, par exemple de 10 à 30 ans selon la durée de votre crédit, afin de pouvoir contester toute irrégularité éventuelle. Si vous les avez égarés, demandez-les à votre banque qui les garde en général 10 ans. Enfin, pour ceux qui ont l’habitude de consulter directement leurs relevés sur le site Web de leur banque, prenez garde à tout télécharger si vous avez prévu de changer d’établissement bancaire puisque vous perdrez votre accès avec la clôture de vos comptes !