Le site d’Ascometal à Hagondange en Lorraine bloqué par des salariés

Lorraine : Le site Ascometal à Hagondange bloqué par ses employés

économieUne cinquantaine de salariés du site industriel mosellan a bloqué l’accès à l’entreprise, à quelques jours du jugement du tribunal de Strasbourg sur les offres de reprise du groupe sidérurgique
20 Minutes avec AFP

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Une cinquantaine d’employés du site d’Ascometal à Hagondange (Moselle) ont mis la pression en bloquant lundi l’accès à l’entreprise, à quelques jours du jugement du tribunal de Strasbourg sur les offres de reprise du groupe sidérurgique, mis en vente par Swiss Steel.

Le blocage, en cours depuis midi, a été voté pour 24 heures et la tenue mardi à la mi-journée d’un « CSE extraordinaire », a expliqué David Grosse, technicien de maintenance. « On laisse rentrer tout ce qui est camions d’approvisionnement, mais tout ce qui est expédition, il n’y a rien qui rentre, rien qui sort. » « On est toujours dans le flou, on ne sait pas si (le groupe italien Acciaierie) Venete nous reprend », a ajouté David Grosse, en référence au communiqué pessimiste diffusé samedi par le groupe transalpin.

Le coût du désamiantage au cœur des discussions

Pour rappel, Venete, qui avait déjà retiré une première offre fin mars, n’a pas annoncé clairement sa volonté de se désengager de la reprise des sites de production d’Hagondange, de Custines (Meurthe-et-Moselle) et du Marais (Loire), ainsi que du Centre de recherche sur les aciers spéciaux (Creas) situé à Hagondange. Mais Venete a dit avoir « dû faire part aux administrateurs judiciaires du groupe Ascometal du fait que les conditions prévues par son offre n’étaient pas satisfaites ».

L’un des points d’achoppement concerne le financement du désamiantage et du dépoussiérage du site d’Hagondange, estimé à 11 millions d’euros. Le groupe italien souhaite que les frais de dépollution soient pris en charge par l’actuel propriétaire d’Ascometal. « Tant que cette condition essentielle ne sera pas satisfaite, les travaux qui étaient en cours jusqu’à présent avec les différents acteurs du dossier (…) sur les autres conditions, dont certaines modalités financières, de la reprise n’ont, malheureusement, aucune chance d’aboutir », a prévenu Venete.

Près de 630 emplois menacés

Du côté de l’Etat, le ministre de l’Industrie, Roland Lescure a répondu que le gouvernement suivait « attentivement la situation et travaillons activement pour faire émerger des solutions pour les salariés et le site d’Hagondange ». « Je rencontrerai dans les prochains jours les représentants syndicaux d’Hagondange et des autres sites d’Ascometal pour leur témoigner de notre détermination et du travail constant de l’Etat pour trouver un repreneur », a précisé le ministre.

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« L’Etat doit prendre ses responsabilités », a estimé auprès de l’AFP Gazi Yildiz, secrétaire de la CGT Ascometal, évoquant l’envoi prochain d’une lettre à Emmanuel Macron pour « demander à le rencontrer » avant l’audience de jeudi. « Si Venete, ça ne se fait pas, c’est la liquidation » et « 630 emplois directs (…) sont concernés », a-t-il alerté.

Six offres de reprise d’Ascometal France ont été déposées au total devant le tribunal de commerce de Strasbourg, qui doit trancher jeudi.