Malgré la crise mondiale qui impacte le secteur de la technologie (licenciements, chute des levées de fonds et des budgets…), le numérique français résiste plutôt bien. En constante mutation, la French Tech a ainsi créé en 2023 près de 19.300 emplois d’après l’association professionnelle Numeum, qui fédère 2.500 entreprises du numérique dans l’Hexagone. Et cette belle dynamique n’est pas près de retomber…

Un secteur très vaste

S’il est difficile de le définir précisément, le secteur de la Tech désigne les entreprises créant des nouvelles technologies (notamment des logiciels) ou œuvrant dans le domaine de la haute technologie numérique. Très vaste, il regroupe différentes branches et métiers nécessitant des formations et des compétences spécifiques. Officiant dans le design, le product, l’engineering ou encore la data, les candidats doivent être au fait des dernières nouveautés de cet univers complexe qui évolue très vite. Parmi les branches recrutant le plus citons les SaaS, ces solutions logicielles hébergées dans le cloud, la Fintech (technologie de services financiers et bancaires) ou encore les agences de conseil.
D’après les chiffres de Pôle emploi, le secteur des métiers du numérique représentait 761.933 salariés en 2022, dont 67 % en CDI, concentrés particulièrement en Île-de-France (environ 60 %). Quant aux intentions d’embauches, selon une étude du cabinet de recrutement Robert Half, 35 % des recruteurs comptent créer des postes en CDI en 2024 dans ces domaines (contre 29 % en 2023).

Explosion des offres d’emploi et des formations

Le monde de la Tech a connu une hypercroissance et recrute donc beaucoup ces dernières années. Depuis deux à trois ans, on assiste ainsi à une hausse importante des offres d’emploi et des formations dans le domaine du numérique. D’après Pôle emploi, plus de 68.700 offres ont été publiées et plus de 61.450 personnes sont entrées en formation numérique entre mars 2021 et mars 2022. Si l’on constate un ralentissement du nombre d’embauches en 2023, le secteur tend à se stabiliser et n’en reste pas moins dynamique avec une demande importante et régulière. En constante mutation, la Tech propose de nombreuses opportunités à saisir. Toujours selon Pôle emploi, les métiers en tension qui recrutent le plus sont actuellement ceux de développeur, de chef de projet informatique et de technicien helpdesk.

Des salaires attractifs qui se stabilisent

Après quelques années de fortes hausses de rémunérations, le contexte n’est plus si propice aux extravagances. En effet, la crise et ses conséquences (moins de budget et de financements) ont changé la donne. D’après le guide des salaires 2024 publié récemment par le cabinet de recrutement Robert Half, 18 % des recruteurs de la Tech confient qu'« augmenter les salaires mettrait en péril l’avenir de l’entreprise ». La hausse du nombre de formations et de professionnels qualifiés, de plus en plus nombreux sur le marché, joue également dans ce rééquilibrage des rémunérations : face à la concurrence existante, les candidats sont, de fait, moins gourmands qu’auparavant. Il n’empêche, le secteur offre de très belles opportunités financières, y compris pour les débutants.

Les postes les plus prisés et rémunérés

Les salaires des métiers numériques restent en effet attractifs, même s’ils dépendent évidemment de la structure recruteuse (start-up, scale-up, etc.). Parmi les postes les mieux payés, on trouve généralement les data scientists, les développeurs seniors ou encore les ingénieurs DevOps, qui peuvent prétendre à des rémunérations comprises entre 60 et 70.000 € par an, selon l’étude du cabinet Robert Half. Citons aussi les fonctions commerciales et les fonctions managériales officiant dans la Tech. D’après une enquête de 2023 publiée par The Product Crew, les métiers les mieux rémunérés du secteur product sont les chief product officer (97.000 € bruts par an) et les head of product (76.000 € bruts par an). Dans le design (dont la grille de salaire est pourtant la plus basse du secteur), le poste de head of design peut atteindre plus de 74.000 € brut annuels en moyenne. L’étude précise que l’expérience joue également fortement sur le salaire : la différence moyenne annuelle entre un profil junior et un profil senior peut être de 33.000 €.

Un marché en pleine évolution

L’étude du cabinet Robert Half précise que si le contexte est un peu moins favorable en 2023, deux tiers des entreprises françaises se sentent néanmoins confiantes pour 2024, en raison « d’une demande accrue pour leurs produits ou leurs services et de nouvelles opportunités de développement ». En effet, le secteur progresse vite. Avec l’émergence des nouvelles pratiques comme l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la cybersécurité, l’IOT (objets connectés) ou encore le cloud/data, la demande en professionnels capables de s’adapter aux avancées et de créer des innovations sera de plus en plus forte. Les recruteurs recherchent des personnes sachant créer et développer les divers programmes et applications informatiques. Ceux-ci doivent être réactifs afin d’analyser les besoins de chaque client et proposer des mesures correctives efficaces si besoin.