Vers un malus de 5 euros par article acheté sur des sites de fast fashion ?

Shein, Temu, AliExpress… Vers un malus de 5 euros par article acheté en ligne ?

modeUne proposition de loi prévoit d’introduire des pénalités aux géants de la mode éphémère, et notamment Shein
20 Minutes avec agence

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Antoine Vermorel-Marques, député (LR) de la Loire, doit déposer ce mardi une proposition de loi contre le phénomène de la fast fashion, rapporte Le Monde. L’objectif est d’introduire un système de bonus-malus qui favoriserait les marques de textile les plus responsables et pénaliserait celles dont la production a un lourd impact sur l’environnement. Une mesure qui semble presque directement viser le géant chinois Shein.

« On est sur de l’usage unique, de l’ultra fast fashion. C’est "j’achète mon tee-shirt, je le porte une fois et je le jette à la poubelle" », a affirmé le jeune député de 31 ans. Au total, Shein constitue un cinquième du marché de la fast fashion dans le monde, devant Zara et H & M. Il séduit par ses nombreux modèles disponibles à la vente (plus de 470.000), ses nouveautés quotidiennes, ainsi que par ses tarifs attractifs, avec un prix moyen par article à 7 euros.

Valoriser la production française

Ici, l’élu a mis en avant plusieurs enjeux. Celui de l’écologie d’abord, mais aussi celui de la valorisation de l’industrie textile française, dont les conditions de production se distinguent fondamentalement de celles du marché de la mode éphémère. « Si l’on importe des produits avec des normes sociales et environnementales comparables aux nôtres, je n’ai pas de problème majeur. Mais ce n’est pas le cas avec Shein, par exemple », a souligné le député, fils d’agriculteur originaire de Roanne (Loire).

@antoinevermorel42

🛑 Les vêtements à 2€ qui arrivent en avion, contiennent des substances nocives pour la santé et finissent sur les plages en Afrique, c’est non ! Je dépose à l'Assemblée nationale une proposition de loi pour instaurer un bonus-malus afin de pénaliser les marques et pour encourager les démarches plus vertueuses ♻️ #shein#sheinhaul#ecologie#fastfashion#stopshein#pourtoi#fyp @lookbookaly @menezangel_ @loufitlove @lila_drila @cilia.ghass @tifanywallemacq @veronika_cln @lia__toutcourt @iamm_mae.e@IAMM_MAE.E

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Pour Yann Rivoallan, président de la Fédération du prêt-à-porter interrogé par BFMTV, les clients « ont l’impression de pouvoir acheter ». Or, ils sont en réalité poussés à la surconsommation, avec des produits de mauvaise qualité et dangereux pour la santé. De plus, le professionnel rappelle que ce type d’entreprise a conduit à la destruction de grandes marques comme Naf Naf, Kookaï ou Camaïeu, et à la perte de plus de 10.000 emplois en 2023.

Des mesures offensives

Pour Antoine Vermorel-Marques, la solution se trouve ainsi peut-être dans la mise en place d’un seuil « fast fashion » qui viserait les acteurs proposant plus de mille nouveaux produits par jour. Ces derniers pourraient alors être soumis à des contraintes spécifiques, avec notamment une pénalité de 5 euros sur tous leurs produits. Cette taxation permettrait ensuite de financer un bonus pour aider les industries respectueuses de l’environnement. Des mesures bien plus offensives que celles de la loi antigaspillage de 2020.

Ainsi, le député espère réussir à « inciter les producteurs à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement ». Il aurait déjà discuté de la proposition de loi avec des députés de gauche. L’accueil de la majorité resterait quant à lui incertain, malgré les critiques formulées contre la fast fashion par Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, en novembre dernier. Le texte doit être débattu, début mars, lors d’une semaine transpartisane à l’Assemblée nationale.