L’enseignement, une profession en quête de candidats
Argent•D’ici 2030, les départs en retraite vont laisser quelque 328.000 postes d’enseignants vacants, autant d’emplois assurés pour les futurs diplômés qui souhaitent s’engager dans cette profession difficile mais passionnanteJulie Polizzi pour 20 Minutes
Maillon indispensable dans la transmission des savoirs aux jeunes générations, l’enseignant est un pilier fondamental qui participe à la construction de la société de demain. Ce métier passion est toutefois exigeant, éprouvant et peu considéré. Alors que la profession connaît une crise des vocations, les années à venir promettent pourtant d’importants besoins de recrutement.
Trop peu de candidats
La France manque de professeurs. D’après le Ministère de l’Éducation nationale 3.163 postes dans le public n’ont pas été pourvus à la rentrée 2023, sur plus de 23.800 postes ouverts. En 2022 déjà, plus de 4.000 n’avaient pas trouvé preneur. Maternelle, école élémentaire, collège et lycée, tous les établissements sont touchés. Or, le problème se répète chaque rentrée, avec plus ou moins d’ampleur. Il faut dire que s’il y avait bien trop de candidats par rapport aux places disponibles dans les années 2000, leur nombre a depuis chuté en flèche. Perte de prestige, multiplication des réformes du métier et de la formation, classes surchargées et rémunération peu attractive sont autant de facteurs qui découragent les jeunes de se lancer dans cette voie.
Répondre aux besoins
Si la crise du professorat ne date pas d’hier, elle fait cependant l’objet d’une attention accrue de l’État en raison des enjeux à venir. Selon le rapport de la Dares, l’institut statistique du ministère du Travail, paru en 2022 sur les perspectives des métiers à l’horizon 2030, quelque 328.000 postes d’enseignants seront en effet à pourvoir d’ici là. La profession subit ainsi de plein fouet les départs en fin de carrière des dernières générations de « baby boomers ».
Afin de répondre aux besoins futurs, le gouvernement a donc lancé un grand chantier sur l’attractivité et la revalorisation du métier d’enseignant qui a notamment donné lieu, dès la rentrée 2023, à une hausse substantielle des salaires et primes, des promotions facilitées pour améliorer les perspectives d’évolution professionnelle et la proposition de missions complémentaires mieux rémunérées aux professeurs volontaires.
Réveiller une passion
Alors que les politiques planchent sur d’autres leviers d’attractivité, il est bon de rappeler le rôle prépondérant du métier d’enseignant qui dépasse le simple fait de donner des cours et corriger des copies. Transmettre les savoirs, véhiculer les principes fondateurs de l’école républicaine, favoriser le vivre-ensemble, mais aussi être à l’écoute des élèves et les accompagner dans l’apprentissage et la maîtrise de leurs connaissances et compétences en les aidant à surmonter d’éventuelles difficultés sont autant de missions variées au cœur de ce métier passion.
Loin d’être seul à bord, un professeur travaille en outre au sein d’une équipe pédagogique avec laquelle il construit des projets à même d’enrichir et d’instruire les élèves et qui peuvent d’ailleurs impliquer d’autres acteurs du tissu culturel ou associatif local. Enfin, ce professionnel doit établir et maintenir un dialogue avec les familles afin d’effectuer un suivi du travail réalisé et de la progression des enfants.