Titres-restaurants : « Rien ne changera pour les Français » en 2024, annonce Olivia Grégoire
volte-face•Alors que l’inflation étrangle les ménages, le gouvernement est finalement revenu sur son idée de réduire la liste des aliments pouvant être achetés avec les titres-restaurants au 1er janvier 202420 Minutes avec AFP
Bonne nouvelle pour le portefeuille des Français. Alors que l’inflation étrangle les ménages, le gouvernement est finalement revenu sur son idée de réduire la liste des aliments pouvant être achetés avec les titres-restaurants au 1er janvier 2024.
Il restera possible d’utiliser les titres-restaurants pour payer toutes les courses alimentaires, a annoncé mardi la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire, alors que la liste des produits éligibles devait se raccourcir au 1er janvier 2024. La mesure en vigueur depuis août 2022 « va continuer tout au long de l’année 2024 » et « rien ne changera pour les Français », a déclaré Olivia Grégoire sur M6.
Le plafond inchangé
Depuis août 2022, l’utilisation des titres-restaurants était étendue à tous les produits alimentaires, même s’ils ne sont pas directement consommables sans cuisson ou préparation (farine, pâtes, riz, œufs, poisson, viande, etc.). Cette dérogation devait prendre fin le 31 décembre 2023.
« En 2023, ça a été très utilisé par les Français. L’inflation reflue, l’inflation alimentaire commence à refluer, mais ça reste difficile », a-t-elle fait valoir. Le plafond d’utilisation de 25 euros par jour restera également inchangé, a-t-elle précisé. Auparavant, les titres-restaurants servaient à régler uniquement les repas, plats cuisinés, salades préparées, sandwichs (servis sur place ou à emporter) ainsi que les fruits et légumes ou produits laitiers.
Un arrêt jugé trop « brusque »
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, s’était déjà dit, dans l’après-midi « favorable à ce que nous prolongions au-delà du 31 décembre 2023 cette disposition ». « Est-ce que c’est simple à faire ? », s’est-il interrogé. « Non, car il faut une disposition législative », a-t-il noté. « Nous sommes en train d’étudier les possibilités législatives qui permettraient d’étendre au-delà du 31 décembre 2023 cette faculté d’utilisation », a enchaîné le numéro 2 du gouvernement, précisant ne pas avoir encore cette « solution législative ».
La date du 31 décembre 2023 était inscrite dans la loi du 16 août 2022 portant sur les mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat. Cette échéance a soulevé une véritable bronca mardi. « Le gouvernement n’a pas anticipé la fin des dispositifs dans le cadre du projet de loi pouvoir d’achat. Il nous semble complètement aberrant de l’arrêter aussi brusquement au 31 décembre », a fustigé Aude Luquet, députée (MoDem) de Seine-et-Marne.
Un « scandale financier »
Il s’agit d’une « mesure socialement dramatique pour des millions de Français pris à la gorge par l’inflation. Cette indifférence à la souffrance n’est plus acceptable », s’est insurgée Marine Le Pen, sur le réseau social X (anciennement Twitter). Hadrien Clouet, député LFI de Haute-Garonne a dénoncé, également sur X, « un scandale financier et sanitaire ».
« Alors que l’inflation sur les produits de grande consommation a atteint 21 % en deux ans, je suis convaincue que cette décision est une très mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat des Français et pour l’équilibre de nos assiettes », avait renchéri la sénatrice des Alpes-Maritimes, Alexandra Borchio Fontimp (Les Républicains).
Cinq millions de salariés concernés
« L’idée était de renforcer le pouvoir d’achat des ménages dans une période de crise, or (…) le pouvoir d’achat est encore très éprouvé », avait également noté sur France Info Nadia Ziane, directrice du département consommation de l’association Familles rurales, appelant elle aussi à pérenniser cette « petite mesure qui permettait d’avoir un peu de souffle en fin de mois ».
Les titres-restaurants sont utilisés aujourd’hui par plus de 5 millions de salariés pour régler des repas ou des prestations alimentaires auprès de quelque 234.000 commerçants agréés. Du côté des restaurateurs toutefois, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) s’est dite « formellement » opposée « à toute nouvelle reconduction même temporaire » de la dérogation.
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