Héritage : Pourquoi il vaut (toujours) mieux anticiper la transmission de son patrimoine
Argent•De nombreux outils permettent d’anticiper sa succession afin d’épauler ses prochesJulie Polizzi pour 20 Minutes
Il est aujourd’hui bien difficile de se lancer dans la vie sans le soutien financier de ses proches. Or, avec une espérance de vie élevée (85,3 ans pour les femmes et 79,3 ans pour les hommes selon l’étude de la Drees en 2018), on hérite de plus en plus tardivement.
Dès lors, l’organisation de la transmission de son patrimoine s’impose comme une nécessité afin d’épauler ses enfants mais aussi de leur épargner bien des démarches et frais lors d’une future succession.
Mais encore faut-il être prêt à passer le cap, ce qui n’a rien d’évident, comme le révèlent de récentes enquêtes d’opinion.
Une conscience des enjeux
Sur la théorie, tout le monde semble d’accord. De l’avis de 81 % des personnes interrogées par l’institut OpinionWay dans un sondage paru en avril pour le site Herit-testament.fr, le fait d’anticiper sa transmission successorale est encore trop rare.
De même, 83 % des répondants à l’enquête menée par la plateforme de gestion d’épargne en ligne Yomoni.fr au mois de septembre, affirment avoir déjà pensé à la transmission de patrimoine pour leurs enfants.
Si l’on met de côté l’assurance-vie, souscrite bien souvent pour financer des projets de vie mais qui peut également se révéler un outil précieux en matière de succession, 42 % des sondés ont déjà réalisé des actes visant à organiser leur transmission : contrat de prévoyance ou obsèques, testament ou encore donation sont ainsi utilisés.
Ce dernier outil est d’ailleurs particulièrement plébiscité puisque 19 % des participants à Yomoni ont prévu de réaliser une donation du vivant, tandis que 22 % y ont déjà eu recours.
Un tabou retardé au maximum
Néanmoins, les freins pour agir sont nombreux. En tête de liste, la transmission de patrimoine est un sujet tabou au sein des familles pour 74 % des sondés d’OpinionWay et 86 % de ceux de Yomoni.
Sans compter que la tâche est perçue comme trop complexe. Ainsi, 66 % des personnes interrogées pour Hérit estiment ne pas s’y connaître en matière de réglementation en transmission successorale (droit et fiscalité), tandis que 43 % des Français ne savent pas comment faire une donation du vivant d’après Yomoni.
S’ajoute encore l’incertitude quant à son propre avenir : 32 % des sondés de la plateforme d’épargne pensent qu’ils n’auront rien à transmettre à leurs éventuels héritiers.
Résultat : l’échéance est retardée au maximum. En effet, 89 % se préoccuperont de la transmission de leur patrimoine quand leur santé sera déclinante, 81 % le feront quand leurs enfants auront un travail et 77 % lorsqu’ils seront eux-mêmes à la retraite, selon l’enquête d’opinion de Yomoni.
Des outils simples pour agir
Contrairement aux idées reçues, ce n’est pourtant pas si difficile de s’organiser en amont.
Rappelons que l’assurance-vie permet ainsi de faire fructifier votre argent et d’en profiter de votre vivant, tout en prévoyant une clause bénéficiaire pour la transmettre à un proche à votre mort, et ce, en dehors de votre succession.
Alors que le testament organise la répartition de vos possessions, le contrat obsèques peut financer et prévoir vos funérailles.
Quant à la donation du vivant, elle permet de transmettre une partie de son patrimoine en franchise d’impôts : jusqu’à 100.000 € à chacun de vos enfants tous les 15 ans exonérés de toutes taxes, contre 31.865 € dans les mêmes conditions pour les donations à vos petits-enfants et 5.310 € pour vos arrière-petits-enfants.
Notre dossier « Héritage »N’oublions pas non plus la donation de la nue-propriété d’un bien immobilier, qui vous permet d’en garder la jouissance (usufruit), tout en réduisant les futurs frais de succession de vos descendants.