Naf Naf demande son placement en redressement judiciaire
Prêt-à-porter•Naf Naf n’avait pas été éligible aux aides durant la crise sanitaire et « des arriérés de paiement de loyers »20 Minutes avec AFP
La pandémie de Covid-19 a mis à genoux le secteur du prêt-à-porter. L’enseigne Naf Naf ne fait pas exception. Face à « des arriérés de paiement de loyers » de l’époque de la pandémie, elle a demandé son placement en redressement judiciaire en début de semaine, a indiqué ce jeudi un porte-parole, confirmant une information du site spécialisé Fashion Network.
Naf Naf n’avait pas été éligible aux aides durant la crise sanitaire, a précisé le porte-parole. La marque française lancée en 1973 par deux frères emploie 660 salariés en France, détient 131 magasins et affiche un chiffre d’affaires 2022 de 141 millions d’euros, « en croissance », selon le porte-parole.
Un « plan de continuation »
Une audience devrait se tenir « en début de semaine prochaine » auprès du tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) et l’entreprise devrait « déposer un plan de continuation », selon une source proche du dossier. La société avait commencé à se restructurer et supprimé 27 postes en juin 2023 dans le cadre d’un PSE, a indiqué le porte-parole.
Elle avait déjà été placée en redressement judiciaire en mai 2020 et reprise dans la foulée par le groupe franco-turc SY, qui est toujours son actionnaire, et qui avait déjà acquis l’enseigne Sinéquanone en 2019. Le secteur du prêt-à-porter en France est secoué depuis plusieurs mois par une violente crise.
Un cocktail économique détonnant
Camaïeu, Kookaï, Burton of London, Gap France, André, San Marina, Kaporal, Don’t Call Me Jennyfer, Du Pareil au Même et Sergent Major… Ces marques bien connues des consommateurs français ont souffert d’un cocktail détonnant : pandémie, inflation, hausse des coûts de l’énergie, des matières premières, des loyers et des salaires et concurrence de la seconde main.
Il a été fatal pour certaines marques, qui ont été liquidées, comme Camaïeu en septembre 2022, dont le licenciement des 2.100 salariés a fortement marqué les esprits. D’autres sont en redressement judiciaire, comme Kookaï ou Burton of London. Sans en arriver là, d’autres encore réduisent la voilure, taillant dans les effectifs et fermant des magasins, comme Princesse Tam Tam, Comptoir des Cotonniers (groupe Fast Retailing) ou Pimkie.
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