Hauts-de-France : Bientôt une Cité de la bière pour participer à la réindustrialisation de la région
Patrimoine•Quatre territoires du Nord et du Pas-de-Calais ont candidaté pour accueillir la future Cité de la bière qui doit être officialisée en fin d’annéeGilles Durand
L'essentiel
- Qui accueillera la future Cité de la bière dans les Hauts-de-France ? Une seule certitude, il s’agira d’un territoire du Nord ou du Pas-de-Calais.
- Quatre communautés de communes ont officiellement candidaté après un appel à projet lancé par la région Hauts-de-France.
- Le choix du site sera fait par le conseil régional d’ici à la fin de l’année.
Qui accueillera la future Cité de la bière dans les Hauts-de-France ? Une seule certitude, il s’agira d’un territoire du Nord ou du Pas-de-Calais. En effet, seules quatre communautés de communes ont officiellement candidaté après un appel à projet lancé par la région Hauts-de-France. Le choix du site sera fait par le conseil régional d’ici à la fin de l’année. Le temps pour 20 Minutes de faire le point sur le dossier.
C’est quoi ce projet ?
Au cœur du projet se dresse l’opportunité de développer le tourisme brassicole dans une région où la bière tient une place primordiale. Bordeaux et sa cité du vin ont ouvert la voie en 2016 avec un succès reconnu. Même si la fréquentation reste en deçà des espérances, les 400.000 visiteurs par an en font le site touristique numéro un de la ville.
L’idée d’une cité de la bière suit donc le même chemin. Il s’agit de créer un lieu « expérientiel, dédié à la célébration de la "culture bière des Hauts-de-France” » selon l’appel d’offres lancé par la région. Si l’on en croit le cahier des charges, le site devra notamment offrir un équipement capable de générer ses propres ressources (production, exposition et transmission du savoir-faire) dans un bâtiment à réhabiliter et au sein d’un environnement touristique.
Qui sont les candidats ?
Ils sont quatre territoires à avoir répondu à cet appel d’offres. Les trois prétendants se nichent dans le Nord : la Pévèle-Carembault autour de Pont-à-Marcq, la Sambre-Avesnois axée sur Landrecies et la Flandre intérieure pilotée par Bailleul. Le quatrième, la Communauté urbaine d’Arras se trouve dans le Pas-de-Calais.
A Pont-à-Marcq, c’est un bâtiment historique de l’ancienne usine Agfa qui serait chargé d’accueillir le lieu phare, à côté d’un pôle agroalimentaire, un restaurant panoramique, un hôtel et le siège de l’intercommunalité. Cette proximité serait-elle bien raisonnable pour les élus du cru ? « Ça pourrait faciliter les décisions », plaisante Luc Foutry, président de la Pévéle-Carembault
A Landrecies, on imagine l’implantation dans une ancienne usine de céramiques, à l’abandon depuis 2013 et le projet prévoit la plus grande cave à bière de France avec une auberge forte de 40 chambres.
De leur côté, les élus d’Arras misent sur la grande halle située près du parking de la Citadelle et qui servait naguère de stationnement militaire, en renfort d’une « halle gourmande » composée d’un torréfacteur et d’une brasserie pour commencer. Enfin, Bailleul voit un ultime espoir de permettre à la friche industrielle Nordlys de retrouver son faste d’antan. L’ancienne et majestueuse filature qui date de 1864 représente « un patrimoine exceptionnel et emblématique », selon César Storet, président de l’office du tourisme de Flandre intérieur.
C’est qui le favori ?
Pour tous ces territoires, l’argument majeur, c’est la présence de brasseries, notamment artisanales. Dans ce domaine, les secteurs de Landrecies et de Bailleul abritent un allié de poids avec les brasseries Jenlain, d’un côté, et 3 Monts, de l’autre. Arras met plutôt en avant le poids de l’histoire : les premières brasseries datent du XIVe siècle. Mais aujourd’hui le chef-lieu du Pas-de-Calais compte aussi sur l’accessibilité du TGV et l’appui diplomatique du célèbre cinéaste Peter Jackson. La ville se fait ainsi mousser avec une lettre du Néo-zélandais qui connaît le coin puisqu’un de ses ancêtres y a combattu lors de la Guerre 14-18.
Mais à chacun ses atouts. Pour Bailleul, le simple nom de Flandre suffit à évoquer la bière et le territoire est le dernier à perpétuer une tradition houblonnière. L’office de tourisme lâche enfin l’atout international en évoquant sa frontière avec la Belgique et la proximité de la Grande-Bretagne.
Pont-à-Marcq met en avant sa situation géographique et ses ambitions économiques. « La cité trônera au milieu d’un grand site économique international actuellement à l’étude, annonce Luc Foutry. Nous avons aussi le soutien de la métropole de Lille et de la communauté urbaine de Douai. »
Installé dans le territoire le plus enclavé, celui de l’Avesnois, Landrecies peut rêver d’un coup de pouce politique. « Depuis le temps que ce territoire est lésé, Xavier Bertrand ne peut pas faire autrement que de nous le donner ! », lâche, en plaisantant, un élu local dans l’Observateur. L’argument sera-t-il suffisant ?