Un sondage, publié mardi, montre que le manque de moyens pousse un Français sur trois à se priver de certains produits d’hygiène. L’étude réalisée pour Dons solidaires indique par ailleurs que le phénomène prend de l’ampleur. L’association spécialisée dans la récupération d’invendus auprès des entreprises a constaté que la précarité hygiénique n’était « plus l’apanage des bénéficiaires d’associations ».

Parmi les personnes interrogées, 7 % ont, par exemple, expliqué se brosser les dents sans dentifrice, 8 % se lavent sans savon ni gel douche et 17 % des parents utilisent moins de couches pour leurs enfants qu’ils ne le souhaiteraient. D’autres ont arrêté de mettre du déodorant ou limitent les achats de protections périodiques. Les chiffres de la précédente étude, réalisée en 2021, étaient deux fois moindres.

Des proportions multipliées par deux en deux ans

Cette situation « dégrade l’estime de soi et conduit à l’isolement » celles et ceux qui y sont confrontés, a estimé Dons solidaires. Le phénomène est encore plus flagrant chez les personnes les plus en difficulté financière : 73 % des bénéficiaires des services de Dons solidaires ont ainsi dit se priver de produits d’hygiène.

Le sondage a été mené par l’Ifop sur 1.501 individus et 300 parents d’enfants de trois ans ou moins ayant répondu à un questionnaire en ligne. 1.162 bénéficiaires d’associations en situation de précarité et d’exclusion sociale ont par ailleurs été questionnés en face-à-face en janvier et février derniers.