ArgentPourquoi les offres bancaires pour mineurs restent à améliorer

Banque : Pourquoi les offres pour mineurs restent à améliorer

ArgentAlors que le marché explose avec l’essor des néobanques spécialisées, l’ACPR, le gendarme du secteur, a identifié des manquements
J.P. pour 20 Minutes

J.P. pour 20 Minutes

Les profils jeunes sont une cible de choix pour les établissements bancaires ! En effet, le plus souvent, les enfants conservent pendant de nombreuses années le compte en banque ouvert pour eux par leurs parents, et ce, bien après leur majorité.

Tout l’enjeu est donc de décrocher ces nouveaux clients au plus tôt pour pouvoir leur vendre plus tard un large éventail de services. Mais alors que les établissements traditionnels proposent depuis longtemps des formules dédiées à ce public cible, l’arrivée sur le marché de néobanques spécialisées et moins onéreuses a rebattu les cartes.



Face à l’essor des offres bancaires à destination des mineurs, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme du secteur, a interrogé un échantillon de douze services de paiements en 2022 afin de s’assurer que les produits mis à leur disposition étaient bien adaptés.

Et le bilan publié en janvier est plutôt… mitigé !

Débit différé et chéquier dans le collimateur

Sur le panel interrogé fin 2021, plus de 1,1 million de comptes bancaires étaient détenus par des ados de 12 à 17 ans. Or, parmi eux, près de la moitié était équipée d’une carte bancaire, soit une augmentation de 58 % des cartes en circulation au sein de cette clientèle depuis 2020.

La bonne nouvelle, c’est que « dans 9 cas sur 10, il s’agit de cartes à contrôle systématique de solde qui constituent le moyen de paiement à privilégier ».

Néanmoins, d’autres cartes, notamment à débit différé, ainsi que des chéquiers ont également été recensés. Un véritable danger financier dénoncé par l’Autorité de contrôle qui rappelle que ces moyens de paiement « ne devraient pas être délivrés à cette clientèle puisqu’ils sont susceptibles de générer un découvert non autorisé sur le compte du mineur ».


Jusqu’à 2,5 % des comptes détenus par des mineurs ont fait l’objet de découverts dans certains établissements interrogés
Jusqu’à 2,5 % des comptes détenus par des mineurs ont fait l’objet de découverts dans certains établissements interrogés - iStock

De fait, de telles situations ont été constatées, sachant que jusqu’à 2,5 % des comptes détenus par des mineurs ont fait l’objet de découverts dans certains établissements interrogés.

Un risque de fraude

Par ailleurs, des opérations qui paraissent anodines sont proposées sans supervision alors qu’elles exposent les adolescents à un risque de fraude. C’est notamment le cas de « l’ajout d’un bénéficiaire pour effectuer un virement, l’augmentation des plafonds de retrait et de paiement d’une carte ou la remise à l’encaissement d’un chèque ».

Et le gendarme du secteur de citer la « fraude à la mule » qui consiste à encaisser un chèque pour quelqu’un avant de lui reverser les fonds, sauf que le chèque en question est en réalité volé, falsifié ou sans provision et sera rejeté.


NOTRE DOSSIER « BANQUE »

Étant donné la vulnérabilité des adolescents, l’ACPR incite donc les professionnels à mieux adapter leurs offres destinées aux mineurs et à mettre en place des dispositifs internes pour détecter des situations nécessitant une surveillance renforcée.

Cet article est réalisé par City Presse et hébergé par 20 Minutes.