Inflation : Enfin revalorisé, le plan d’épargne logement retrouve du sens
Argent•L’inflation offre un regain d’intérêt au PEL comme produit d’épargne et de solution de financement pour acheter ou rénover un logementJ.P. pour 20 Minutes
Après de longues années de taux de rémunération quasi inexistants, les différents livrets d’épargne réglementée profitent aujourd’hui du regain d’inflation pour gagner en attractivité. Alors que le livret A a été revalorisé en août 2022, le plan épargne logement (PEL) a lui aussi été augmenté à 2 % au 1er janvier 2023.
Dans le contexte actuel, ce produit permet d’ailleurs de se constituer un apport intéressant en vue d’un achat immobilier ou d’une rénovation de logement.
Un fonctionnement contraint
Livret historique, le PEL est accessible à toute personne majeure et même mineure. Un versement initial de 225 € suffit pour ouvrir ce livret réglementé, sachant qu’il faut ensuite l’alimenter à hauteur minimale de 540 € par an et le conserver pendant au moins 4 ans, sous peine de subir des pénalités en cas de retrait anticipé.
En pratique, la banque vous propose d’ailleurs de fixer un montant périodique de versements de 45 € par mois ou 135 € par trimestre ou 270 € par semestre. Attention, le PEL est toutefois plafonné à 61.200 € (hors intérêts capitalisés) et ne peut être alimenté que pendant dix années maximum.
Au-delà, il continue néanmoins de produire des intérêts pendant encore 5 ans et peut être conservé sans limite de durée. Sachez toutefois que les intérêts des plans ouverts depuis 2018 sont fiscalisés à travers un prélèvement forfaitaire unique de 30 % ou l’application du barème progressif de l’impôt sur le revenu.
On l’aura compris, le plan épargne logement manque clairement de souplesse ! Tout retrait, quelle que soit sa date, entraîne en effet sa fermeture. La totalité de votre capital est par conséquent immobilisée jusqu’à son utilisation.
Inintéressant hier…
Ce fonctionnement contraint prend cependant tout son sens lorsqu’on évoque la finalité de ce produit bancaire : accéder à la propriété ou financer des travaux dans sa résidence principale grâce à la constitution d’une épargne régulière, couplée à l’obtention d’un prêt à des conditions avantageuses.
Jusqu’à 92.000 € peuvent en théorie être empruntés par ce biais à un taux d’intérêt garanti fixé par la loi à l’ouverture du plan, à savoir 2,20 % pour les PEL ouverts depuis 2016.
Or, pendant de nombreuses années, ce mécanisme avait perdu toute attractivité dans la mesure où les taux du marché étaient bien inférieurs à ce montant. Privé de son objectif, le PEL n’était alors plus qu’un produit d’épargne peu incitatif rémunéré à seulement 1 %, à moins de l’avoir ouvert avant 2016 et de profiter par conséquent d’une rémunération bien supérieure (de 2,5 % à plus de 5 % selon la date d’ouverture). Mais la flambée de l’inflation change à présent la donne.
Attractif aujourd’hui
Alors que les taux d’intérêt des crédits immobiliers ne dépassaient pas les 1 % en janvier 2022, ils culminent désormais à 3 % et promettent d’augmenter encore dans les mois à venir. Dans ce contexte économique bouleversé, le PEL retrouve donc sa vocation initiale en permettant aux primo-accédants d’accéder à un prêt complémentaire avantageux pour leur projet d’acquisition mais aussi de financer des travaux dans leur logement (rénovation, agrandissement, etc.).
NOTRE DOSSIER « PEL »
Et plus l’inflation fera grimper les taux du marché, plus le plan épargne logement deviendra intéressant. C’est assurément une bonne nouvelle pour les épargnants qui possèdent déjà ce produit bancaire et cela pourrait en inciter bien d’autres à en souscrire un !