Limoges : Le groupe Legrand met la pression sur la SNCF après des changements d’horaires
TRANSPORT•Le directeur général du groupe Legrand dit « s’interroger (…) sur l’intérêt de continuer à localiser sur Limoges [ses] équipes » après des modifications horaires de la SNCF sur la ligne Paris-Limoges20 Minutes avec AFP
Selon un représentant du groupe Legrand, c’est un courrier qui peut s’apparenter à « un coup de pression ». Le géant mondial dans la fabrication de matériel électrique, installé à Limoges, a fait part de « son exaspération » dans un courrier adressé à la SNCF diffusé dimanche, après des modifications sur la ligne Paris-Limoges, également dénoncées par des manifestants en Creuse la veille.
Dans cette lettre adressée également aux responsables politiques locaux et diffusée par le quotidien Le Populaire du Centre, le directeur général de Legrand Benoît Coquart, explique avoir appris « avec surprise et exaspération », des modifications d’horaires des trains Intercités de la ligne qui relie Limoges à Paris en 3h15.
Un « enclavement inacceptable » selon le maire de Limoges
L’entreprise, qui emploie 1.200 personnes dans le secteur rappelle être « la seule entreprise du CAC40 de la Nouvelle-Aquitaine à avoir maintenu son siège en dehors de la région parisienne » et indique également « s’interroger (…) sur l’intérêt de continuer à localiser sur Limoges nos équipes », déplorant une liaison ferroviaire qui « se détériore ».
Legrand espère faire bouger les lignes, pour « rassembler les pouvoirs publics et privés sur cette question de désenclavement » et dénoncer la suppression « des trains de 6 heures » laissant un créneau vide de 5h30 à 9 heures pour rejoindre Paris.
« Nous souffrons d’un enclavement inacceptable pour soutenir des politiques ambitieuses de modernisation économique », a également réagi le maire LR de Limoges Emile Roger Lombertie, qui dit « s’associer aux récriminations de Legrand ».
Lente dégradation…
La veille, près de 300 manifestants s’étaient rassemblés devant la gare de la Souterraine, commune de 5.000 habitants dans le nord de la Creuse desservie par la même ligne, pour dénoncer la suppression entre novembre 2022 et mars 2023 de l’arrêt de 7h35 en direction de Paris pour « des opérations de dégivrage », selon la SNCF.
Jusqu’à la fin des années 1980, avec le Capitole, le Paris-Limoges-Toulouse était réputé le train le plus rapide de France, ralliant Limoges à la capitale en 2h54, avant de subir une lente dégradation et d’être la cible de critiques récurrentes localement.
En 2016, un projet de LGV Poitiers Limoges qui prévoyait de rallier Paris en deux heures depuis Limoges a été abandonné après une décision du Conseil d’Etat annulant le décret déclarant d’utilité publique.