ECONOMIEGrèce: la France, impliquée mais pour l'instant à l'abri

Grèce: la France, impliquée mais pour l'instant à l'abri

ECONOMIEA l'instar de ses consoeurs européennes, la Bourse de Paris a fini dans le rouge mercredi...
Gilles Wallon

Gilles Wallon

Des secousses, mais pas de quoi s’inquiéter. Comme toutes les Bourses européennes, Paris a terminé dans le rouge (- 1,50 %) hier soir. Pourtant, la fébrilité financière de la zone euro ne devrait pas avoir d’impact à court terme sur l’économie hexagonale.

Certes, 75 % des Français estiment, dans un sondage BVA pour Canal+ que le pays pourrait connaître une situation de crise comparable à celle de la Grèce. Mais si la dette et le déficit de la France demeurent supérieurs aux taux fixés par Bruxelles, les marchés ne doutent pas de la capacité du pays à rembourser ses intérêts.

Les agences de notation accordent leur pleine confiance à Paris

«La France conserve toujours la capacité de créer de nouveaux impôts», rappelle Benjamin Carton, économiste au Centre français d’étude et de recherche en économie internationale. « Si le déficit subsiste, c’est surtout qu’il n’y a pas de volonté politique pour le résorber.»

Les agences de notation de la dette, accusées d’avoir mis de l’huile sur le feu en accablant les pays en difficulté, accordent toujours leur pleine confiance à Paris, lui attribuant la meilleure note, le « AAA ». Le ministre du Budget François Baroin a par ailleurs assuré jeudi qu'il n'y avait aucun risque que la note de la dette de la France ne soit abaissée par les agences de notation, estimant que la France était même «une signature refuge» , lors d'un entretien sur RTL.

Inquiétude pour les banques privées françaises

Le gouvernement français répète qu’un plan d’austérité n’est pas actuellement à l’ordre du jour. Et réitère son intention d’aider la Grèce à hauteur de 6,3 milliards d’euros.

Le seul secteur d’inquiétude pourrait venir des banques privées françaises, qui demeurent fortement impliquées dans la crise grecque. Détentrices d’obligations émises par l’Etat hellénique, et de titres de créances du secteur privé, leur exposition dépasse les 50 milliards d’euros.