BINOMEPourquoi le mentorat est un « accompagnement vers la réussite »

Orientation : Pourquoi le mentorat est présenté comme un « accompagnement vers la réussite »

BINOMELe dispositif « 1 jeune, 1 mentor » propose à des citoyens volontaires d’accompagner des jeunes dans leur parcours de formation
Alors que le mentorat a depuis longtemps démontré son efficacité, le dispositif national « 1 jeune, 1 mentor » démocratise cet accompagnement individuel pour lutter contre le décrochage scolaire
Alors que le mentorat a depuis longtemps démontré son efficacité, le dispositif national « 1 jeune, 1 mentor » démocratise cet accompagnement individuel pour lutter contre le décrochage scolaire - iStock
Julie Polizzi pour 20 Minutes

Julie Polizzi pour 20 Minutes

Si l’institution scolaire est censée offrir les mêmes chances à chacun, force est de constater que la réalité est souvent tout autre. Décidé à faire de la lutte contre le décrochage scolaire une priorité, le gouvernement a donc lancé son plan « 1 jeune, 1 solution » dès 2020 avec un objectif clair : ne plus laisser personne sur le carreau.



Outre le développement des alternatives à l’école, c’est alors dès le parcours étudiant qu’il faut intervenir pour aider les élèves à garder (ou trouver) leur cap. Le dispositif « 1 jeune, 1 mentor », mis en place au printemps 2021, est là pour ça. Explications.

De quoi parle-t-on ?

Le mentorat consiste en un partage de connaissances entre une personne expérimentée plus âgée et un jeune en mal de repères, dans le cadre d’une relation de confiance. Si différentes sortes de mentorat spécialisé dans un secteur ou un métier donné existent déjà, le programme public se veut beaucoup plus large.

Dès lors, n’importe quel citoyen peut s’engager de façon bénévole en tant que mentor, qu’il s’agisse d’un professionnel en activité, d’un retraité, d’un demandeur d’emploi ou pourquoi pas d’un étudiant ! Plutôt que d’offrir un appui technique, l’idée est en effet d’apporter des conseils et du soutien, afin de permettre au bénéficiaire de croire en ses propres capacités et de l’aider à devenir plus autonome.


N'importe quel citoyen peut s'engager de façon bénévole en tant que mentor
N'importe quel citoyen peut s'engager de façon bénévole en tant que mentor - iStock

Avec une telle description, on serait presque tenté de faire le parallèle avec le rôle d’un grand frère ou d’une grande sœur prenant sous son aile son cadet ! Mais en réalité, cette mission est dûment encadrée.

Les associations en renfort

Comme souvent, le dispositif « 1 jeune, 1 mentor » s’appuie en effet sur un vaste réseau associatif déjà à l’œuvre depuis de longues années pour soutenir les adolescents et jeunes adultes.

Depuis 1992, des étudiants bénévoles accompagnent par exemple plus de 9000 jeunes dans le cadre du programme de mentorat de l’Afev (Association de la fondation étudiante pour la ville), en lien avec près de 1500 établissements scolaires et 70 autres d’enseignement supérieur.

L’Anaf (Association nationale des apprentis de France) se concentre pour sa part sur l’aide des apprentis en difficulté depuis 2010, tandis qu’Article 1 propose à des salariés de s’engager bénévolement pour accompagner des jeunes du bac - 3 au bac + 5, issus de milieux populaires.


Le dispositif « 1 jeune, 1 mentor » s'appuie en effet sur un vaste réseau associatif
Le dispositif « 1 jeune, 1 mentor » s'appuie en effet sur un vaste réseau associatif - iStock

Au total, une soixantaine d’associations sont regroupées dans le collectif Mentorat qui pilote et anime le dispositif national « 1 jeune, 1 mentor ». Ce sont donc ces structures qui se chargent de former les mentors, de créer des binômes pertinents et d’assurer un suivi dans la durée puisque les participants doivent s’engager à se rencontrer plusieurs heures par mois, durant au moins 6 mois. Bon nombre de tandems se poursuivent d’ailleurs sur une année complète, voire plusieurs années.

Comment en bénéficier ?

Vous rencontrez des difficultés scolaires, ne savez pas quelle orientation choisir après le baccalauréat ou avez besoin d’aide pour votre insertion professionnelle ? Demandez à bénéficier de ce programme sur la plateforme officielle 1jeune1mentor.fr. Après avoir complété un petit formulaire sur votre profil et vos besoins, une association spécialisée vous contactera pour vous mettre en relation avec un mentor capable de vous aider.

Précisons ici qu’il faut avoir moins de 30 ans, habiter un territoire moins favorisé (quartier prioritaire, zone rurale, petite ville) ou avoir des ressources financières limitées pour prétendre à cet accompagnement.


NOTRE DOSSIER « FORMATION »

Bon à savoir : les citoyens désireux de jouer les mentors peuvent également envoyer leur candidature via le site.

Focus : le succès du mentorat

Un sondage publié en 2019 par l’Afev indiquait que 87 % des jeunes accompagnés avaient progressé dans leurs notes et dans leur organisation de travail. Même chose pour 86 % des collégiens aidés par Chemins d’Avenir qui estimaient avoir une meilleure connaissance d’eux-mêmes entre 2018 et 2020, tandis que 76 % des jeunes soutenus par Article 1 disaient davantage croire dans leur capacité à réussir leurs études en 2018.

Or, ce mieux-être a un réel impact en matière de formation. D’après un rapport du Sénat de septembre 2021 sur l’égalité des chances, le mentorat permet en effet de faire chuter de 30 % le risque de décrochage en première année d’enseignement supérieur et d’augmenter de 18 % les chances d’accéder à un emploi au bout de 6 mois en fin d’études.

Alors que près de 30.000 jeunes en difficulté ont été accompagnés en 2020, le programme « 1 jeune, 1 mentor » entend donc booster les chiffres en démocratisant ces initiatives. Quelque 100.000 binômes ont ainsi été formés en 2021, tandis que le cap des 200.000 doit être atteint en 2022.