En difficulté, ArcelorMittal va tourner au ralenti à Fos-sur-Mer
CHÔMAGE PARTIEL•L’aciériste va avoir recours au chômage partiel pour faire face à une baisse de la demande sous fond de hausse de ses coûts de fabrication liés à la flambée des prix de l’énergie20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Le site d’ArcelorMittal de Fos-sur-Mer va recourir au chômage partiel.
- L’aciériste connaît une baisse de la demande sur fond de hausse de ses coûts de fabrication.
- L’usine emploie 2.500 personnes
Le deuxième sidérurgiste mondial ArcelorMittal a décidé de mettre à l’arrêt temporairement un des deux hauts-fourneaux de son site de Fos-sur-Mer, à l’ouest de Marseille, (Bouches-du-Rhône), « du fait du ralentissement de la demande d’acier et de l’impact des prix de l’énergie », a annoncé le groupe jeudi.
« Dès que les conditions de marché le permettront, nous relancerons une marche à deux hauts-fourneaux à Fos », a indiqué Bruno Ribo, directeur d’ArcelorMittal Méditerranée, cité dans le communiqué.
« Dans un contexte macroéconomique fortement dégradé, couplé à un impact majeur de la flambée des prix de l’énergie et à une hausse des importations d’acier en Europe, le site de Fos-sur-Mer fait face à son tour au ralentissement de la demande d’acier », a ajouté le groupe, qui souligne que « les prévisions de commandes sont en baisse pour la fin 2022 et le début 2023 ».
En conséquence, « comme annoncé ce matin aux représentants du personnel réunis en CSE extraordinaire, le site se prépare à ralentir son activité pour adopter une marche à un haut-fourneau au lieu de deux », a indiqué le groupe.
Refus de commandes jugées pas rentables selon la CGT
La direction précise que « des mesures d’activité partielle seront mises en place à compter de début décembre 2022 pour adapter le temps de travail d’une partie du personnel, à hauteur d’un jour par semaine maximum », selon le groupe. « C’est un peu un coup de tonnerre, même si la direction avait fait la demande en septembre déjà, car nous, on pense que ce n’est pas justifié », a réagi Sandy Poletto, délégué syndical CGT chez ArcelorMittal à Fos.
« Oui il y a une baisse de commandes, mais c’est un mode de gestion qui fait qu’on refuse des commandes, parce qu’elles ne sont pas jugées rentables, donc voilà, la direction préfère recourir au chômage partiel et à l’argent public », a déploré Sandy Poletto.
Le site de Fos-sur-Mer emploie à lui seul quelque 2.500 salariés sur les 15.350 qui travaillent en France. Deux usines françaises comportent des hauts-fourneaux : à Dunkerque (Nord), le plus important site du groupe en Europe, un des trois hauts-fourneaux est actuellement à l’arrêt pour des opérations de maintenance, a indiqué la direction.
Outre ses quelque 2.500 salariés, le site de Fos-sur-Mer fait également travailler 2.500 sous-traitants selon la CGT. Ses hauts-fourneaux, équipements industriels pouvant coûter des centaines de millions d’euros, ne peuvent jamais être totalement refroidis sous peine d’être définitivement inutilisables. Le groupe avait déjà décidé début septembre de mettre à l’arrêt deux de ses hauts-fourneaux en Europe, à Brême (nord-ouest de l’Allemagne) et dans les Asturies (nord de l’Espagne), afin de faire face à la baisse de la demande et à la flambée des prix de l’énergie.