Sobriété énergétique : Quelles solutions adopter pour ne pas exploser son budget ?
DEPENSES•À l’heure où les prix de l’électricité et du gaz flambent, les consommateurs espèrent passer l’hiver sans y laisser leur portefeuilleJulie Polizzi pour 20 Minutes
Voilà bien longtemps que l’arrivée de la saison froide n’avait pas provoqué autant d’inquiétudes en France. Entre une production d’électricité historiquement basse en raison de l’arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires, l’approvisionnement en gaz sous tension du fait de la guerre en Ukraine et une explosion des prix de ces deux énergies mais aussi de celui du bois, et notamment des granulés sur lesquels les consommateurs se sont rués, l’hiver s’annonce rude.
Au-delà des réflexes de bon sens visant à limiter le thermostat, il faut plus que jamais faire les bons choix budgétaires. Voici des pistes pour y parvenir…
Profitez du bouclier tarifaire
Arme numéro 1 de l’État contre la crise énergétique, le bouclier tarifaire devait s’arrêter fin 2022 mais sera finalement reconduit en 2023. Ce dispositif permet de contenir la hausse de prix en la décorrélant du marché. Selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE), le tarif réglementé de l’électricité aurait ainsi dû grimper de plus de 35 % début 2022, alors que ce bouclier l’a limité à +4 %.
De même, bien qu’une flambée des prix de 15 % du gaz et de l’électricité soit annoncée pour février, l’explosion tarifaire aurait sinon atteint entre 60 et 80 % selon les spécialistes et 120 % selon le gouvernement.
Mais attention, toutes les offres d’énergie ne bénéficient pas de cette mesure. Les consommateurs dont le contrat est indexé sur les prix du marché doivent fuir au plus vite ! Bon nombre de clients de fournisseurs alternatifs ont ainsi dernièrement été avertis qu’ils allaient subir une hausse de prix vertigineuse de 100 %, 150 % ou même 200 % cet automne, tout en étant incités à se tourner vers EDF ou Engie.
Pour profiter du bouclier tarifaire, il faut en effet avoir un contrat au tarif réglementé ou, à défaut, indexé sur le tarif réglementé. Dernier cas : celui des offres à prix fixe. Par définition, il n’y a ici aucune augmentation à redouter… du moins jusqu’à la date d’échéance. Ne vous laissez pas surprendre.
Notre conseil : en cette période de crise, gardez l’œil sur votre contrat et lisez attentivement les courriers de votre fournisseur d’énergie. À la moindre modification contractuelle ou si vous n’êtes pas encore couvert par les tarifs réglementés, changez d’opérateur !
Mobilisez les aides
Si vous avez des difficultés à payer vos factures, n’attendez pas les relances du fournisseur ! Demandez-lui directement de mettre en place un échéancier de paiement. Vous pouvez également vous tourner vers les services sociaux ou le Centre communal d’action sociale de votre commune pour connaître les aides auxquelles vous pouvez prétendre, à l’image du Fonds de solidarité pour le logement (FSL) géré par le département.
La Caisse d’allocations familiales (CAF), la Mutualité sociale agricole (MSA) ou encore les organismes de retraite peuvent aussi vous octroyer un soutien financier, tout comme certaines associations caritatives qui peuvent apporter une aide ponctuelle.
Par ailleurs, outre le chèque énergie classique envoyé chaque printemps et compris entre 48 € à 277 €, sachez que l’État a mis en place un chèque énergie exceptionnel de 100 € ou 200 € (en fonction des ressources) qui sera versé automatiquement à 12 millions de foyers modestes d’ici la fin de l’année.
NOTRE DOSSIER « SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE »
Une aide de 100 à 200 €, selon les revenus, sera en outre octroyée cet automne à quelque 1,5 million de personnes précaires ayant une chaudière au fioul.