Bas-Rhin : Malgré un carnet de commandes plein, Clestra cherche toujours un repreneur
EMPLOI•Environ 300 salariés travaillent sur le site de production d’Illkirch, à côté de Strasbourg. Les éventuels repreneurs envisageraient des réductions d’effectifT.G. avec AFP
L'essentiel
- L’avenir du fabricant de cloisons de bureau, Clestra, n’est pas encore tranché.
- L’entreprise, placée en redressement judiciaire, bénéficie désormais d’un sursis jusqu’au 10 octobre pour trouver un repreneur.
- Fabricant de cloisons de bureaux amovibles et démontables et de « salles blanches », Clestra dispose d’un carnet de commandes « rempli jusqu’à la fin de l’année », selon la CGT.
Que vont devenir le fabricant de cloisons de bureaux Clestra et ses salariés ? Placée en redressement judiciaire depuis le 1er août, l’entreprise bénéficie désormais d’un sursis jusqu’au 10 octobre pour trouver un repreneur, a-t-on appris mardi auprès du tribunal judiciaire de Strasbourg (Bas-Rhin) et de l’administrateur judiciaire.
A l’issue de l’audience qui s’est tenue lundi, le tribunal judiciaire a fixé le délai du 23 septembre pour la clôture de l’appel d’offres pour la reprise de l’entreprise basée à Illkirch, à côté de la capitale alsacienne, ainsi que la date du 10 octobre pour sa prochaine audience appelée à examiner ces offres.
Deux candidats ont déjà élaboré « une offre globale » pour l’activité française de Clestra concernée par le redressement judiciaire (400 salariés), qu’ils « auront la possibilité d’améliorer » d’ici au 23 septembre, et d’autres peuvent encore se manifester jusqu’à cette échéance, a précisé Nathalie Guyomard, administrateur judiciaire.
Deux offres déposées
L’identité des candidats repreneurs n’a pas été dévoilée par Me Guyomard, qui a toutefois souligné que « chacun d’eux envisageait des réductions d’effectifs pour le site d’Illkirch », qui emploie 300 personnes.
La cession à un nouveau propriétaire est apparue comme « la seule solution viable », selon Me Guyomard. Le groupe Clestra, qui totalise 700 salariés dans le monde, est détenu depuis 2018 par le sud-coréen KC Green Holdings, mais « cet actionnaire a signifié qu’il n’était pas en mesure d’accompagner » sa filiale dans son sauvetage.
Clestra aurait besoin « de 10 à 15 millions d’euros » pour se relancer, avait estimé Amar Ladraa, membre CGT du Comité social et économique (CSE) lors du placement en redressement judiciaire. « Malgré le dépôt des deux offres de reprise, des inquiétudes persistent notamment sur le volet social », a réagi la CGT dans un communiqué mardi, dans lequel elle fait état d’un « climat anxiogène » dans l’entreprise.
Fondée aux Etats-Unis en 1913, Française depuis 1989
Fabricant de cloisons de bureaux amovibles et démontables et de « salles blanches », Clestra dispose d’un carnet de commandes « rempli jusqu’à la fin de l’année », selon la CGT, mais elle a subi les effets conjugués de la hausse du coût des matières premières, d’un litige avec le bailleur de ses locaux d’Illkirch et d’une cyberattaque « dévastatrice » en avril dernier, selon la CGT.
Fondée en 1913 à Cleveland (Etats-Unis) avant de s’implanter en Alsace, l’entreprise est devenue française en 1989 sous le nom de Clestra, contraction de CLEveland et STRAsbourg.