Surendettement: Christine Lagarde ne veut pas interdire le credit revolving
CONSOMMATION•Selon la ministre, il y a des milliers d'emplois à la clef...C. F. avec agence
La ministre de l'Economie ne veut pas supprimer le crédit revolving, ou crédit renouvelable, comme le prône le Parti socialiste au nom de la lutte contre le surendettement.
«Interdire le crédit revolving, c'est la facilité», juge la ministre de l’Economie dans un entretien au Journal du dimanche. Selon elle, «40% des achats par correspondance à La Redoute ou aux Trois Suisses sont réglés avec des cartes de crédit revolving. Il y a des milliers d'emplois à la clef».
Interdire les intérêts «intercalaires»
Christine Lagarde indique qu'elle préfère rendre le crédit «responsable» que de le supprimer. Lundi, la ministre se rendra à la commission de surendettement de Saint-Denis, près de Paris, accompagnée, notamment, de Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France.
Elle annonce ainsi des mesures supplémentaires qui s'intégreront dans son projet de loi sur le crédit à la consommation. Elle souhaite ainsi interdire la facturation de certains intérêts, dits intérêts «intercalaires», par les banques aux ménages qui ont respecté leur plan de désendettement.
Les «class action» reportés après la crise
Tous les ménages pourront aussi avoir accès aux commissions de surendettement et aux tribunaux, y compris ceux qui possèdent un logement et qui étaient jusque-là écartés de ces procédures «sous prétexte qu'ils pourraient céder leur bien pour apurer leurs comptes».
La ministre confirme aussi que le gouvernement reporte à l'après-reprise la réflexion sur les actions de groupe, ces recours juridiques collectifs pour les consommateurs lésés. «Actuellement, je ne souhaite pas modifier l'environnement juridique des entreprises qui sont déjà durement frappées par la crise», dit-elle.