Le troisième G20 veut consolider la reprise
SOMMET•Les dirigeants des vingt principales économies du monde se réunissent à Pittsburgh...Angeline Benoit
Le G20 se réunit ce jeudi à Pittsburgh (Pennsylvanie), aux Etats-Unis, pour la troisième fois depuis le début de la crise financière, qui a valu à l'économie mondiale une récession sans précédent depuis 1945. Le premier sommet, il y a dix mois, a eu lieu à Washington dans un climat de panique généralisée, quelques semaines après l'effondrement du quatrième établissement de Wall Street, la banque américaine Lehman brothers.
- Pourquoi ce nouveau sommet?
A Washington, les dirigeants des 20 pays les plus riches de la planète s'étaient jurés de se réunir périodiquement jusqu'à ce que le danger pour l'économie soit jugulé. Aujourd'hui, avec une croissance en berne et un chômage calamiteux, la situation reste fragile. Les banques centrales ont renfloué les banques en faisant carburer la planche à billets tandis que les Etats finançaient des plans de relance économique en creusant vigoureusement la dette publique. Les dernières prévisions de la banque mondiale, une croissance de 2% en 2010, suggèrent que les meubles sont sauvés. Mais les incertitudes demeurent fortes sur la reprise.
- De quoi vont-ils parler?
Si la deuxième rencontre du G20, en avril, à Londres, a mis l'accent sur la relance et la lutte contre les paradis fiscaux, Pittsburgh entend jeter les bases d'une croissance plus saine. Les discussions porteront ainsi sur la rémunération des salariés des banques, notamment les bonus des traders. D'une manière plus large, les participants devraient exiger des banques qu'elles présentent plus de garanties en contreparties des risques qu'elles prennent, par exemple en renforçant leurs fonds propres. Les plans de relance seront aussi abordés, leur coordination étant indispensable à la reprise économique. Outre la crise, le G20 parlera climat, avant la réunion de Copenhague, en décembre, qui doit fixer de nouveaux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
- Que peut-t-on en attendre?
Un consensus est peu probable sur le plafonnement des bonus mais le G20 devrait reprendre la proposition française d'un versement différé, en fonction des résultats à long terme des placements réalisés par les traders. En cas de pertes, ces derniers pourraient même être pénalisés, selon le principe du «malus». En revanche, un accord semble difficile sur d'autres sujets, comme la présentation des bilans des banques.