TEMOIGNAGEComment nos lecteurs se préparent à la hausse des prix de l'énergie

Hausse des prix de l’énergie : Nos lecteurs ne seront pas pris au dépourvu lorsque la hausse des tarifs sera venue

TEMOIGNAGENos lecteurs nous ont partagé leurs astuces pour affronter l’hiver qui approche sans se ruiner en gaz et en électricité.
Richard Monteil

Richard Monteil

L'essentiel

  • Entre la guerre en Ukraine qui perturbe l’approvisionnement du gaz russe en France et l’indisponibilité d’une partie du parc nucléaire français liée à des problèmes de corrosion, l’hiver qui approche s’annonce coûteux en énergie.
  • « 20 Minutes » a demandé à ses lecteurs comment ils se préparaient à affronter la période hivernale sans se ruiner.
  • La plupart de nos lecteurs combinent plusieurs astuces, entre travaux de rénovation, changement d’habitudes, modification de leurs contrats avec les différents fournisseurs et investissement dans des bons gros pulls ou couvertures.

Les Français, ayant chanté tout l’été, pourraient se trouver fort dépourvus cet hiver, quand la bise sera venue. Mais certains ont pris leurs précautions, alertés des risques pesant sur notre approvisionnement en gaz et en électricité.

En cas de hausse des prix de l’énergie, les personnes au tempérament de fourmi se sont préparées, entre remise à plat de leurs contrats, travaux dans leur maison, renouvellement de leur garde-robe et changement dans leurs habitudes.

Et la chaleur fut

Les plus prévoyants ont déjà aménagé leur logis pour le rendre moins énergivore. Comme beaucoup, Sébastien se félicite d’avoir investi dans une pompe à chaleur, « bien plus économique » que les radiateurs électriques de son appartement tout neuf.

A propos de radiateurs, ceux-ci sont loin de faire l’unanimité. Chez Laurent, qui prend le terme « foyer » au premier degré, on se chauffe au bois. Dans sa maison, « pas de poêle à granulés, désormais cher et en voie de pénurie eux aussi. Nous avons fait poser un insert dedans avec des bouches de sortie de chaleur ». Tel un chauffeur-cueilleur, Laurent ramasse son bois sur son terrain et parfois au bord des chemins, « ce qui est impossible pour toutes autres énergies ». Pour compléter ce tableau, Laurent a investi dans un chauffage d’appoint au gaz, et dans le stock de bouteilles qui va avec.

Chauffe qui peut

Se chauffer, c’est bien, mais cette précieuse chaleur, il faut la conserver. Pour améliorer son isolation, et être sûre de pouvoir compter sur ses deux radiateurs électriques d’appoint achetés en cas de coupure de gaz, Nathalie explique avoir doublé l’épaisseur de la couche de laine de verre qui tapisse son grenier et ajouté du polyuréthane expansé au plafond de son sous-sol.

Et si chez lui, Freddy a opté pour « l’installation de panneau polystyrène entre la baie vitrée et le volet roulant », la famille de Grégory a préféré « acheter des films pour fenêtre qui empêchent 33 % de déperdition de chaleur », nous assure-t-il.

Se tenir au courant

La potentielle hausse du prix de l’électricité inquiète aussi, mais nos lecteurs ont de la ressource. Laurent s’est par exemple offert des petits panneaux solaires chez Décathlon pour recharger toutes sortes d’appareils légers, comme son téléphone ou son ordinateur. Pihlippe aussi mise sur le photovoltaïque, avec des panneaux solaires associés à un stockage sur batterie.

Pour s’éclairer, certains font le pari romantique des bougies. Laurent en a constitué un « stock énorme pour les jours de tempêtes » et chez Grégory on a prévu des « bougies chauffe-plats en quantité pour nous éclairer à la nuit tombée ». Même ambiance chez « Mamie Joe » qui « coupe toutes les prises le soir » et se sent « comme dans Koh-Lanta, avec des épreuves à réussir ». Espérons que son poêle à bois, ses bouillottes pour les lits et son lot de bougies lui assureront tout le confort nécessaire à sa survie.

C’est pas Versailles, ici

« Mon épouse et moi-même sommes en train de changer nos habitudes de vie », confie Grégory. Le couple s’échine désormais à concentrer sa consommation d’énergie sur les « heures creuses » pour profiter d’un tarif moins élevé. Philippe poursuit la même ambition et compte bien réduire sa consommation d’énergie « tout en la lissant dans le temps » pour supprimer ses pics de consommation.

De nombreux lecteurs de 20 Minutes ont aussi choisi de (re) prendre, ou tout simplement de conserver de bonnes habitudes. Marcel prévoit ainsi de faire « comme d’habitude » et nous livre sa routine d’écocitoyen : « éteindre les lumières dès que l’on quitte une pièce ; baisser d’un ou deux degrés son chauffage ; mettre une bouteille d’eau dans le réservoir de la chasse d’eau (pour limiter le volume utilisé en tirant la chasse) ; cuire ses œufs en même temps que ses pommes de terre »…

Du haut de ses 78 ans, Denis n’a pas envie de se lancer dans des travaux pour changer son chauffage au fuel. Mais il « anticipe déjà », en utilisant moins « son ordinateur, en faisant moins de lessives et en éteignant les appareils en veille » pour économiser sur l’électricité.

« Nous avons toujours été très attentifs à l’utilisation du gaz : eau chaude et chauffage et de l’électricité : ampoules LEDs, l’habitude d’éteindre les pièces non occupées », nous raconte Lucette. Pour l’eau aussi, elle a quelques conseils, comme utiliser de l’eau froide en cycle éco pour le lave-vaisselle. « Les habitudes se mettent très vite en place, et si on les apprend aux enfants dès tout petits, cela devient très vite automatique », s’enthousiasme-t-elle.

Si les calculs sont pas bons

Tout se calcule et se rationalise « Nous faisons appel à un courtier en énergies qui va nous permettre d’optimiser notre contrat auprès du meilleur fournisseur en fonction de nos besoins, à la fois en tant que particulier et pour les locaux professionnels », raconte Céline. Reste que parfois, même la suroptimisation et la vigilance ne suffisent pas.

« Pour beaucoup de personnes, le seul moyen d’avoir un peu plus chaud est d’acheter des couvertures, car tout le monde ne peut pas se permettre de faire des travaux ou d’acheter un poêle à bois ou à granulés », se désole Fabienne, qui s’identifie aux personnes « à petits revenus », celles qui « vont payer le plus ».

En plus d’avoir chaudement préparé sa maison, Laurent aussi prévoit de bien se couvrir grâce à « des vêtements d’hiver achetés en brocante ou récupérés ». Il conclut son témoignage par ces derniers mots : « La cigale et la fourmi, tout a déjà été dit dans cette fable à méditer. »