Pourquoi Beaumanoir veut racheter Sarenza au groupe Monoprix
MODE•Le groupe basé à Saint-Malo propriétaire des marques Cache Cache et Bonobo veut s’implanter sur le marché du e-commerceC. A.
L'essentiel
- Le groupe Beaumanoir a annoncé être en négociation exclusive avec Monoprix pour le rachat du site français Sarenza.
- Basé à Saint-Malo, Beaumanoir avait déjà racheté La Halle et souhaite se placer sur le secteur de la vente en ligne.
- Populaire en France, Sarenza subit la concurrence d’autres sites comme Zalando.
Son nom n’est pas le plus ronflant sur le marché de la mode française. Implanté à Saint-Malo depuis 1981, le groupe Beaumanoir est pourtant l’un des poids lourds du secteur. Avec un chiffre d’affaires doublé en trois ans et qui devrait atteindre deux milliards d’euros en 2022, le groupe est ambitieux. Propriétaire des marques Cache Cache, Bonobo, Bréal, Morgan ou encore Caroll, Beaumanoir possède près de 2.500 points de vente dans le monde. Mais il se verrait bien mettre un pied dans l’e-commerce. C’est pour cette raison qu’il ambitionne de racheter Sarenza, aujourd’hui aux mains du groupe Monoprix.
Le distributeur avait racheté le principal site français de vente de chaussures en ligne en 2018 pour renforcer sa présence sur le marché digital. Quatre ans plus tard, Beaumanoir affiche exactement le même objectif. L’entreprise de Saint-Malo a annoncé être entrée en négociations exclusives en vue d’un rachat. « Ce rapprochement contribuerait à la transformation digitale du groupe Beaumanoir initiée depuis de nombreuses années. De par sa forte notoriété et son expertise, Sarenza viendrait renforcer notre activité de distribution et d’e-commerce », explique Jérôme Drianno, patron du groupe dans un communiqué.
Sarenza a vu grimper son chiffre d’affaires de 10 % en 2020
Le fondateur Roland Beaumanoir estime quant à lui que le rachat de Sarenza permettra « d’adresser une nouvelle cible de clients qui réalise ses achats par le biais d’Internet ». Fondé en 2005, le site Sarenza avait atteint un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros en 2019 mais peinait à dégager du bénéfice tant les marges sont faibles dans le secteur du prêt-à-porter en ligne.
Le Covid avait profité à la société française qui revendiquait 10 % de croissance en 2020 dans un univers hyper concurrentiel où évolue notamment Zalando. D’après Beaumanoir, « Sarenza bénéficierait de toutes les expertises du groupe pour s’imposer comme la principale market place lifestyle française » quand elle intégrera l’empire malouin, fort de ses 13.000 collaborateurs.