Un accord à l'arraché sur le prix du lait
AGRICULTURE•Producteurs et industriels sont parvenus à trouver un compromis, qui ne satisfait pas tout le monde...Avec agence
Agriculteurs et laiteries se sont mis d'accord mercredi soir sur le prix du lait pour 2009 et sur les modalités pour fixer ce prix à l'avenir, après plusieurs jours de négociations et trois semaines de mobilisation des producteurs.
Aux termes de cet accord, les 1.000 litres de lait seront payés 280 euros en moyenne en 2009 et, surtout, les trois familles du secteur laitier (producteurs, industriels et coopératives) se sont entendues pour établir des règles qui permettront de fixer le prix du lait pour les prochaines années.
«Un accord professionnel» à négocier
Ainsi, le Cniel (centre national interprofessionnel de l'économie laitière) est chargé d'élaborer des indices de tendances des marchés tous les trimestres, et les trois familles se sont engagées «à négocier un accord interprofessionnel qui définira les relations contractuelles entre producteurs et transformateurs», selon le communiqué du ministère.
Ni les producteurs ni les transformateurs n'étaient joignables mercredi soir.
Les professionnels du lait avaient repris les négociations, les troisièmes depuis le début de la crise, en milieu de journée mercredi, au ministère de l'Agriculture, sous l'égide des deux médiateurs nommés par le gouvernement le 19 mai.
La mobilisation continue
Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, s'était déclaré prêt à mettre la main à la poche pour «accompagner» les trésoreries des producteurs laitiers, fragilisées par la chute des prix du lait en avril. Ces aides, sous forme «d'allègement de charges financières et sociales» et de «renforcement du dispositif de modernisation des bâtiments d'élevage» s'élèveront à «30 millions d'euros».
La mobilisation n'est pas pour autant terminée. Des agriculteurs ont déversé plus de 15.000 litres de lait ce jeudi devant la préfecture du Puy-de-Dôme à Clermont-Ferrand. «Cet accord est qualifié de satisfaisant par les agriculteurs de l'ouest de la France mais pour ceux du Puy-de-Dôme qui connaissent d'autres contraintes de production du fait du climat et de la situation géographique, c'est insuffisant», a ajouté à l'AFP Bruno Chanut, secrétaire général de l'UDSEA du Puy-de-Dôme. «On est en train de mourir, 280 euros, ça couvre à peine le prix de la production, il faut qu'on vive à côté», a estimé Alexandra Tournadre, jeune agricultrice de 31 ans.