Rennes : Place forte de la cyber, la métropole veut encore renforcer son rôle
SECURITE•Courant 2023, Cyberplace ouvrira ses portes dans la zone des Champs-Blancs à Cesson-Sévigné. Ce bâtiment de plus de 7.500 m² accueillera des entreprises œuvrant dans le domaine de la cybersécurité
Jérôme Gicquel
L'essentiel
- La métropole rennaise s’est imposée ces dernières années comme une place forte de la cybersécurité.
- Plus de 4.000 personnes, dont 800 cybercombattants du ministère des Armées, travaillent aujourd’hui dans ce domaine à Rennes.
- Courant 2023, un bâtiment de 7.600 m2, baptisé Cyberplace, ouvrira dans la zone des Champs-Blancs à Cesson-Sévigné pour héberger des entreprises travaillant dans la cybersécurité.
Que l’on parle de cybersécurité ou de cyberdéfense, la cyber est devenue un enjeu de plus en plus stratégique partout sur la planète. Dans ce domaine de pointe, Rennes s’est imposée en quelques années comme une place forte en la matière. Berceau des télécoms, la métropole accueille ainsi depuis 1968 la Direction générale de l’armement-Maîtrise de l’information (DGA-MI), anciennement Centre de l’électronique de l’armement, sur un site d’une centaine d’hectares à Bruz, au sud de Rennes.
Sous l’impulsion de Jean-Yves Le Drian, alors président de la région Bretagne avant de devenir ministre de la Défense, tout un écosystème s’est ensuite développé dans les années 2010 avec la création de nombreuses entreprises et start-up dédiées à la sécurité de nos données numériques. Aujourd’hui, 3.500 salariés environ travaillent dans le monde de la cyber dans la capitale bretonne, sans compter les 880 cybercombattants du ministère des Armées répartis sur les sites de Bruz et de Saint-Jacques-de-la-Lande.
Un bâtiment de 7.600 m2 pour héberger des entreprises
Dans un monde où le numérique est partout, la dynamique n’est pas près de s’essouffler avec « 250 à 300 emplois privés qui sont créés chaque année dans la métropole », se félicite sa présidente Nathalie Appéré. Preuve de cet élan, un nouveau bâtiment « iconique » de cet écosystème numérique sort actuellement de terre dans la zone des Champs-Blancs à Cesson-Sévigné, où la première pierre a été posée virtuellement jeudi. Baptisé Cyberplace, il devrait être inauguré courant 2023 et accueillera dans ses locaux de plus de 7.600 m² des acteurs œuvrant tous dans le domaine de la cybersécurité.
C’est le cas de Wallix, éditeur européen de logiciels de cybersécurité qui a ouvert en 2019 son deuxième centre de recherche et développement à Rennes. Dans quelques mois, elle emménagera dans de nouveaux locaux au sein de la Cyberplace avec « l’objectif de devenir une entreprise mondiale », selon son PDG et fondateur Jean-Noël de Galzain. « On aurait pu s’implanter au Cyber Campus à Paris mais nous avons préféré Rennes car il y a tout l’écosystème ici pour se développer », poursuit-il.
L’Anssi installera bientôt une antenne à Rennes
La métropole investira aussi les lieux avec l’acquisition d’un plateau de 1.200 m², dont 170 m² « confidentiel défense », pour héberger des jeunes pousses de la cybersécurité. Avant l’ouverture de Cyberplace, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information se sera également installée dans une nouvelle antenne dans le quartier de la Courrouze.
A l’horizon 2026, elle devrait accueillir pas loin de 200 agents sur son site à Rennes, plus que jamais en première ligne sur le front des cyberattaques.