Croissance nulle au premier trimestre et baisse nette de la consommation des ménages en mars
DEPENSES•L’économie française semble faire les frais des premiers effets de l’inflation et de la guerre en UkraineM.F avec AFP
L’activité économique française s’est déjà mieux portée. Au premier trimestre, la croissance du pays était à plat à 0 %, selon une première estimation publiée vendredi par l’Insee. Une prévision bien inférieure aux attentes, l’Institut national de la statistique ayant prévu une croissance de 0,3 %, tandis que la Banque de France tablait sur une petite progression du produit intérieur brut (PIB) de 0,25 %. L’activité économique marque ainsi nettement le pas après la croissance de 0,8 % enregistrée au quatrième trimestre de 2021 (chiffre révisé à la hausse de 0,1 point) et la forte reprise de l'ensemble de l'année dernière (7%).
Ce chiffre s’explique du fait d’un recul de la consommation des ménages, traditionnellement moteur de la croissance française, sur fond d’inflation et de guerre en Ukraine, selon l’institut qui en publie également les chiffres. La consommation des ménages a ainsi « nettement » baissé en mars, de 1,3 %. « Cette baisse est principalement due au recul de la consommation alimentaire (-2,5 %) et, dans une moindre mesure, à celui de la consommation d’énergie (-1,6 %) », mais aussi dans l’hébergement-restauration et l’habillement-textile, a précisé l’Institut national de la statistique.
L’hôtellerie-restauration toujours frappée, l’investissement résiste
La crise sanitaire encore très présente en janvier a encore marqué la production de biens et services au premier trimestre (qui augmente de 0,5 %), avec une forte baisse de l’activité dans l’hôtellerie-restauration, les services d’éducation, « liée à la fermeture de certaines classes », et à l’inverse une amélioration dans les services de santé. La production de biens a elle accéléré, après deux trimestres de stabilité.
Pour l’instant l’investissement résiste, même s’il se tasse, avec une progression de 0,2 % au premier trimestre, tiré par les investissements en services informatiques en lien avec la numérisation croissante des entreprises.
Enfin, le commerce extérieur poursuit son redressement, même si c’est à « un rythme toutefois moins soutenu que le trimestre précédent », souligne l’Insee, avec une hausse de 1,5 % des exportations, quand les importations ont progressé de 1,1 %.