Marseille : Hausse de la taxe foncière, notamment pour éponger « l'inflation »
LES SOUS•La municipalité s’apprête à voter une augmentation de 14 % de sa taxe foncière pour compenser « la hausse des dépenses », notamment liées au coût de l’énergie, a-t-elle expliquéAlexandre Vella
L'essentiel
- La municipalité s’apprête à voter une hausse de 14 % de sa taxe sur le foncier bâti.
- Cela afin « de compenser la hausse des dépenses » notamment liée à l’augmentation des coûts de l’énergie.
- 50 millions d’euros supplémentaires sont attendus dans les caisses de la ville.
Le coût de la vie augmente pour tout le monde, et c’est vrai aussi pour les municipalités. À la différence que celle-ci dispose de levier pour dégager des ressources supplémentaires, tel l’impôt, par exemple. C’est le choix qu’a fait la mairie de Marseille, qui s’apprête à voter une augmentation de 14 % de sa taxe foncière pour compenser « la hausse des dépenses », notamment liées au coût de l’énergie, a-t-elle expliqué.
50 millions d’euros de recettes supplémentaires
« Les dépenses de chauffage et de carburant ont augmenté de 12 millions d’euros », a fait valoir Joël Canicave, adjoint en charge des finances. Le dégel attendu du point d’indice des fonctionnaires, promesse du candidat Emmanuel Macron, devrait entraîner « 20 millions d’euros de dépenses supplémentaires », a-t-il ajouté, concluant en substance que, quoique l’élection n’était pas jouée et peu importe celui ou celle qui serait élu.e, la revalorisation du traitement des fonctionnaires serait la bienvenue. Aussi, la perte de 14 millions d’euros sur le fonds de péréquation communale au titre de la suppression de la taxe d’habitation a pesé dans l’équation.
La ville, endettée à hauteur de 1,450 milliard d’euros (en baisse de 500.000 euros sur l’année écoulée), attend avec cette hausse sur le foncier bâti, 50 millions d’euros de recettes supplémentaires. Avec un taux qui s’établira à 44,54 % (au lieu des 39,07), Marseille s’installe dans le top 50 des villes où l’imposition sur le foncier bâti est la plus élevée, s'installant à la 35e position, entre Merial et Digne-les-Bains, si l’on se réfère aux chiffres de 2020, compilés par le Journal du Net, sur la base des données de la direction générale des Finances publiques du ministère de l’Économie.
« Quand vous payez des impôts et que vous n’avez pas le service en retour, c’est encore pire »
Alors que les élus vont voter en même temps le budget pour l’année à venir, Samia Ghali, maire adjointe, a défendu « un budget d’action, d’innovation et d’avenir ». « Qu’on ne reste pas seulement sur une question d’impôt, mais aussi d’ambition », a argué l’élue.
Avec un plan d’investissement d’1,700 milliard d’euros pour les quatre prochaines années, la municipalité entend bien tenir sa promesse de faire de Marseille une ville avec des équipements modernes. « Vous le verrez pour les écoles, mais c’est pareil pour tous les équipements publics que nous sommes en train de refaire », a promis Samia Ghali. « Quand vous payez des impôts et que vous n’avez pas le service en retour, c’est encore pire », a-t-elle illustré.
La mairie entend bien aller chercher, comme a son habitude désormais, un maximum de financement extérieur, de l’Europe ou de l’État, pour financer ses investissements, et réduire la facture. Aussi, elle procède actuellement à un inventaire de ses biens immobiliers. « Beaucoup ne sont pas d’utilités publiques et nous en mettrons aux enchères », a expliqué Joël Canicave. Dernièrement, la mairie a fait un test en annonçant la vente de quatre biens immobiliers (trois appartements et une petite maison) vacants. La ville en posséderait « des milliers », a-t-il été dit. Et ce ne sont pas tant les recettes qui devraient peser lourd que les économies sur les coûts d’entretiens générés par ceux-ci.