Diagnostic ou audit énergétique, qui sert à quoi ?

Logement : Diagnostic ou audit énergétique, lequel sert à quoi ?

MAISONLe diagnostic de performance énergétique et l'audit énergétique s'imposent pour la réalisation des projets des propriétaires et bailleurs. Dans quel cas faut-il y recourir ? Pour quel coût ?
Julie Polizzi pour 20 Minutes

Julie Polizzi pour 20 Minutes

Besoin de confort, factures d’énergie qui explosent, législation plus stricte sur les logements énergivores… La performance énergétique est plus que jamais présente à l’esprit. Que ce soit pour améliorer ses conditions de vie ou dans l’optique d’un projet de vente ou de mise en location, il est indispensable de faire le point sur la consommation énergétique de son habitation. Deux outils complémentaires sont prévus pour.

La montée en qualité du DPE

Le diagnostic de performance énergétique, le DPE, est le plus connu. Cette analyse de votre logement par un diagnostiqueur certifié permet d’obtenir la fameuse étiquette énergie qui catégorise vos niveaux de consommation énergétique et d’émissions de gaz à effet de serre sous la forme d’une lettre de A à G. Bien qu’exigé par la loi pour toute mise en vente ou en location, ce document ne valait pourtant pas grand-chose, tant la méthode de calcul était aléatoire. Réformé au 1er juillet 2021, puis corrigé à l’automne après la révélation d’anomalies, le DPE nouvelle formule a gagné en précision, en qualité et en valeur juridique (opposable au tiers).

Cette analyse se base à présent sur les caractéristiques physiques du logement que sont le bâti, le système de chauffage, l’isolation et les huisseries, mais aussi sur les postes de consommation, dont notamment l’éclairage et le système de ventilation, de même que sur la zone climatique et l’altitude de l’habitation.

Si ce diagnostic répond surtout à des obligations légales, il constitue un premier indicateur pour évaluer les failles de votre demeure. D’autant que le diagnostiqueur doit dorénavant formuler des recommandations pour améliorer sa performance énergétique, ainsi qu’une évaluation des coûts des travaux à prévoir. Côté budget, l’Agence de la transition écologique (Ademe) estime qu’il faut compter entre 100 et 250 euros pour un DPE nouvelle formule, sachant qu’il est valable dix ans.

L’audit énergétique pousse l’analyse

Déjà imposé par la loi pour bénéficier de certaines aides publiques à la rénovation ​et rendu obligatoire à partir du 1er septembre 2022 pour la mise en vente d’un logement classé F ou G, l’audit énergétique va beaucoup plus loin dans l’analyse. Réalisé par un professionnel qualifié, un bureau d’études thermiques ou un architecte, il permet de dresser un état des lieux de votre consommation à partir de la qualité de l’isolation thermique du logement, de la performance énergétique de vos installations (chauffage, ventilation, climatiseur…), mais aussi de vos habitudes de vie, un élément non pris en compte par le DPE.

Ce bilan va permettre de détecter d’éventuelles sources de gaspillage et d’évaluer l’ampleur des améliorations à apporter. Enfin, là où le diagnostiqueur se contente d’émettre des recommandations, l’auditeur va établir des scénarios précis de travaux à réaliser en une fois ou à étaler sur plusieurs années, en définissant un ordre de priorité pertinent selon vos attentes. Ce calendrier sera alors accompagné d’un chiffrage des coûts à prévoir, des économies attendues, ainsi que des aides publiques possibles pour financer le chantier.

Évidemment, cette analyse détaillée est plus onéreuse : comptez entre 800 et 1.200 euros pour une maison individuelle. Néanmoins, vous pouvez obtenir entre 300 et 500 euros (selon votre niveau de ressources) au titre de MaPrimeRénov pour financer cet audit énergétique.

Le mauvais bilan sanctionné

D’après un récent sondage de l’entreprise d’estimation immobilière Drimki, près de 9 Français sur 10 ayant un projet d’achat considèrent le DPE comme un critère primordial ou important dans la prise de décision. Il est d’ailleurs plus difficile de vendre un logement mal noté, a fortiori s’il s’agit d’une passoire énergétique comme près de 4,8 millions d’habitations en France. Baisse du prix, négociation ardue et faible nombre d’offres attendent les vendeurs qui ne peuvent pas ou ne veulent pas rénover leur bien avant de s’en défaire. Or, les restrictions de location annoncées ont justement provoqué un raz de marée des mises en vente des logements les plus mal classés. Rappelons ainsi qu’il ne sera plus possible de louer des habitations affichant une consommation supérieure à 450 kWh par m2 et par an à partir de 2023, avant que l’interdiction ne s’étende aux classes G en 2025, F en 2028 et E en 2034. La liste des diagnostiqueurs certifiés est disponible sur Diagnostiqueurs.din.developpement-durable.gouv.fr. Les conseillers du service public France Rénov peuvent aussi vous renseigner au 0 808 800 700 (numéro non surtaxé).