ArgentComment fonctionnent les portefeuilles électroniques ?

Argent : Comment fonctionnent les portefeuilles électroniques qui envahissent le marché ?

ArgentGoogle, Apple, Carrefour, Casino, Lydia ou encore PayPal… Les portefeuilles électroniques ou wallet, simplifient aujourd’hui bon nombre de nos transactions, moyennant un droit de regard sur nos achats
Julie Polizzi pour 20 Minutes

Julie Polizzi pour 20 Minutes

Le RIB et la CB plastique semblent de plus en plus appartenir au passé. Pour répondre à notre besoin toujours plus grand d'instantanéité et de simplicité, de nombreux modes de paiement innovants ont émergé depuis plusieurs années, à l'image des wallet, autrement dit des portefeuilles électroniques.

Une solution banalisée

Vous pensez qu'il s'agit d'un outil complexe réservé aux initiés ? Loin de là ! Sans le savoir, vous en utilisez probablement un, voire plusieurs, quotidiennement. En effet, ces solutions permettent de payer en ligne sur un site d'e-commerce ou en magasin, ou encore d'effectuer un transfert d'argent en faisant appel à un tiers de confiance. Ce dernier va alors « encapsuler un instrument de paiement comme la CB ou le virement bancaire, ou un virement interne entre utilisateurs et même une carte de fidélité, afin de faciliter vos opérations », nous expose Nicolas Miart, directeur du conseil chez Galitt, une société spécialisée dans les moyens de paiement auprès des professionnels.

Il suffit de mentionner le nom de PayPal, premier wallet historiquement connu créé au début des années 2000, pour mieux cerner de quoi il s'agit. Or, depuis, ce marché s'est largement démocratisé.

Une pluralité d'usages

Dans la très grande famille des wallet, les plus répandus sont les « X Pay » que sont Apple Pay (plus de 50 % de parts de marché d'après Statista Global Consumer Survey), Google Pay (28 %) et le plus marginal Samsung Pay (14 %). C'est donc ici le système d'exploitation de votre smartphone qui permet d'encapsuler votre carte bancaire – autrement dit d'enregistrer ses codes – pour réaliser vos achats en ligne ou en magasin en sans contact grâce à la technologie NFC ou à l'aide d'un QR Code. L'objectif : vous éviter de sortir votre CB à chaque règlement.

Les wallet « peer to peer » entendent, pour leur part, simplifier vos transferts d'argent. Et Nicolas Miart d'expliquer : « Plutôt que de perdre du temps à renseigner le relevé d'identité bancaire (RIB) du destinataire et d'attendre sa prise en compte par votre banque pour pouvoir effectuer un virement, ces applis ne demandent qu'un numéro de téléphone ou un e-mail pour payer quelqu'un. » L'application Lydia a notamment beaucoup de succès sur ce créneau. Plusieurs enseignes ont aussi créé des wallet commerçants afin de fluidifier l'expérience d'achat de leur clientèle. C'est le cas a minima de n'importe quel e-commerce qui vous propose d'enregistrer vos coordonnées bancaires. Allant plus loin, Carrefour et Casino ont chacun développé leur propre application (Carrefour Pay et Casino Max) afin d'encapsuler votre CB, mais aussi votre carte de fidélité et de pouvoir ainsi payer plus simplement à la caisse de leurs magasins ou sur leur site en ligne.

Des frontières floues

Alors que des électrons libres comme PayPal ou Lyf Pay floutent les frontières en se positionnant à la fois sur les achats et les paiements entre amis, les banques françaises ont créé Paylib, leur propre application de règlement, dès 2010. Et à l'instar d'outils interbancaires qui cartonnent, tels que Bizum en Espagne, iDEAL aux Pays-Bas ou encore Vipps en Norvège, la solution hexagonale gagne en popularité puisque 26 % des adeptes de paiement par smartphone ont déclaré avoir utilisé Paylib au cours des douze derniers mois, selon l'enquête 2021 de Statista Global Consumer Survey.

Certains voient cependant déjà plus grand puisqu'une quinzaine de banques d'États membres travaillent sur une initiative européenne pour les paiements qui pourrait, entre autres, donner le jour à un wallet paneuropéen.

Un pistage efficace

Si le développement des wallet vise avant tout à simplifier vos opérations en supprimant les frictions constatées dans le parcours d’achat, c’est également un très bon moyen de recueillir de précieuses informations sur vos besoins et vos envies. « Il faut bien avoir conscience qu’à partir du moment où vous laissez un tiers faire l’intermédiaire entre vous et un commerçant, vous lui donnez accès à la connaissance de ce que vous achetez », prévient le responsable de Galitt. « La question est donc de savoir si vous souhaitez que Google, Apple ou tout autre wallet ait ces renseignements. » Vos données de paiement sont en effet riches d’enseignement sur vos habitudes de consommation.