IMMOBILIERComment abattre un mur porteur ?

Logement : Comment abattre un mur porteur ?

IMMOBILIERPour gagner en luminosité, agrandir l’espace ou installer des menuiseries, les murs porteurs sont souvent des obstacles à la rénovation d’un habitat
M.K. pour 20 Minutes

M.K. pour 20 Minutes

Que ce soit pour gagner de l’espace, ouvrir une pièce ou installer une fenêtre, les raisons d’abattre un mur porteur sont nombreuses, mais celle de s’abstenir est unique. En effet, une telle cloison supporte l’ensemble du bâti et les charges de la maison, comme la charpente, le pignon ou la structure de la construction.

Bref, un mur porteur est le garant de la stabilité de votre habitat. Le supprimer n’est pas impossible, mais cette opération demande l’intervention de différents professionnels et surtout beaucoup de prudence et de savoir-faire.

Des obligations administratives drastiques

C’est armé de patience et avec un projet bien préparé que vous allez devoir batailler pour obtenir l’autorisation de casser votre mur porteur. En effet, si vous êtes copropriétaire, vous devez d’abord vérifier que le règlement de copropriété de votre immeuble vous autorise à toucher à cet élément du bâti et dans quelles conditions. Vous devrez ensuite faire appel à une entreprise de maçonnerie, à un architecte et au Bureau d’études techniques (BET) pour constituer un dossier avec les différents devis. Celui-ci devra être soumis au syndic de copropriété, avant d’être soumis à l’accord des copropriétaires lors d’un vote en assemblée générale.

Attention, si le mur porteur est mitoyen, un état des lieux contradictoire avec le voisin devra compléter votre dossier, car les travaux pourraient occasionner plusieurs désagréments, notamment des fissures.
Les propriétaires d’une maison individuelle seront, eux, dispensés de l’accord de la copropriété. Cependant, dès lors qu’il s’agit d’ouvrir un mur de façade, pour y créer une fenêtre ou une porte par exemple, il sera nécessaire de faire une déclaration préalable de travaux en mairie. Dans certains cas, un permis de construire pourra même être requis.

À chaque ouverture sa technique

En pratique, un mur porteur se découpe en fonction d’une méthode bien particulière. Tout dépend de la largeur de l’ouverture souhaitée. La technique la plus simple est celle de la poutrelle sur sommiers. Elle est adaptée aux cas des petites ouvertures, jusqu’à un mètre de large maximum. Elle consiste à faire un étaiement entre le sol et le plafond et à répartir la charge des étais sur des poutrelles métalliques. On soutient alors le mur avec des poutres pour empêcher tout effondrement.

La technique du portique est, elle, conseillée pour des ouvertures allant jusqu’à 2,50 m. Cette opération vise à créer un jambage, c’est-à-dire deux poutrelles verticales, fixées au sol par des semelles et sur lesquelles la charge se reposera. On fixe ensuite une poutrelle horizontale.

Enfin, pour les ouvrages plus lourds et les murs porteurs dont l’épaisseur dépasse les 30 cm, on utilise la méthode des deux demi-poutres qui se déroule en trois étapes. D’abord, on procède à des saignées verticales afin d’y insérer les poteaux du jambage fixés eux aussi sur des semelles. Ensuite, on réalise une saignée horizontale d’environ la moitié de l’épaisseur du mur, avant de procéder de la même façon mais de l’autre côté de la cloison.

Complexe à mettre en œuvre, la démolition d’un mur porteur doit donc être confiée à des professionnels, notamment à un architecte qui sera le seul habilité à vérifier la faisabilité du projet et à assurer le remplacement des éléments de soutien, ainsi qu’à une entreprise de démolition spécialisée.

Porteur ou pas porteur ?

Pour savoir si votre mur est porteur ou non, vérifiez ses dimensions. Un mur porteur a une épaisseur d’au moins 15 cm. En dessous, il s’agit d’une simple cloison. Une vieille méthode consiste aussi à taper sur les différents murs de la maison. Si le bruit est sourd, il s’agit sûrement d’un mur porteur, s’il est creux, c’est probablement une cloison.