NEGOCIATIONSLa SNCF propose pour décembre une «prime de pouvoir d’achat» aux cheminots

SNCF : La direction propose aux cheminots une « prime de pouvoir d’achat » versée en décembre

NEGOCIATIONSLe montant de la prime dépendra de la signature ou non d’ici le 10 décembre d’un accord global sur les rémunérations
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Dans le cadre des négociations sur les rémunérations, la direction de la SNCF commence à abattre ses cartes. Lors d’une réunion mercredi, elle a notamment proposé aux syndicats une « prime de pouvoir d’achat » versée en décembre, ainsi que des mesures qui entreraient en vigueur en 2022 ou au-delà.

À la mi-journée, plusieurs centaines de cheminots exigeant une « augmentation généralisée des salaires » s’étaient rassemblées à l’appel d’une intersyndicale Unsa ferroviaire, SUD-Rail et CFDT-Cheminots devant le siège de la SNCF, à Saint-Denis en Seine-Saint-Denis, où était organisée cette réunion.

« Valoriser la signature » des syndicats

Le montant de la « prime de pouvoir d’achat » dépendra de la signature ou non d’un accord global sur les rémunérations « jusqu’au 10 décembre » par des syndicats pesant au moins 50 % de représentativité syndicale, ont précisé des syndicats et la direction. En cas d'« une signature à 50 % », cette prime atteindra 600 euros pour les salaires jusqu’à 1,5 Smic ou 300 euros pour ceux jusqu’à 3 Smic, tandis qu'« en l’absence de signature », la prime descendra à 500 euros pour les salaires jusqu’à 1,5 Smic ou 250 euros pour ceux jusqu’à 2,5 Smic.

La direction a aussi conditionné d’autres propositions à la signature de l’accord, comme une majoration annuelle de la « prime de travail » destinée à « tous les salariés » qui augmentera de 220 euros brut par an avec signature contre 200 euros sans signature, ou encore une « revalorisation des bas salaires » dont bénéficieront 61.000 salariés en cas de signature contre 30.000 sans signature. Pour la direction, « il est important de valoriser la signature des organisations syndicales ».

Pour SUD-Rail, « le compte n’y est pas »

À l’Unsa ferroviaire, ces propositions sont jugées « encourageantes ». « Le groupe a fait des efforts, il a entendu la colère des salariés », a déclaré Florent Monteilhet, secrétaire général adjoint du deuxième syndicat représentatif de la SNCF, qui va « consulter ses structures » pour décider s’il signe l’accord. SUD-Rail estime au contraire que « le compte n’y est pas ». Pour 2021, il n’y a « rien sur les salaires », fustige notamment dans un tract le troisième syndicat du groupe, dont les adhérents « décideront des suites à donner à ces annonces ». La CFDT-Cheminots annonce de son côté qu’avant d’interroger ses structures et se prononcer, elle attendra des négociations sur les rémunérations prévues ce mois-ci dans l’entreprise, puis dans la branche ferroviaire.

Outre le rassemblement intersyndical, SUD-Rail avait appelé à la grève mercredi, de même que la CGT-Cheminots, premier syndicat du groupe. Un mouvement qui a perturbé le trafic des trains régionaux, alors que celui des trains longue distance était normal.