Les ménages en demande de services à la personne
VIE PRATIQUE•Les publics les plus fragiles ont plus que jamais besoin d’être épaulésJulie Polizzi pour 20 Minutes
C’est bien souvent dans les périodes les plus sombres que l’on se recentre sur ce qui est vraiment essentiel. Prendre soin de ses aînés, soulager sa famille des corvées quotidiennes ou soutenir ses enfants dans leur besoin d’apprentissage est d’autant plus au cœur des préoccupations générales depuis que la pandémie du Covid-19 a mis à mal nos modes de vie.
Au lieu d’affaiblir le secteur, cette crise a renforcé l’essor des services à la personne, en mettant en lumière certains besoins fondamentaux des familles.
Une tendance de fond
Premier secteur créateur d’emplois, les services à la personne ont connu une croissance fulgurante depuis plusieurs années. A travers 26 activités reconnues par les autorités, ce marché est devenu indispensable, que ce soit pour faciliter leur quotidien en se chargeant des tâches ménagères ou pour accompagner les publics spécifiques que sont les enfants et les personnes âgées ou handicapées. D’après les spécialistes institutionnels, ce mouvement de fond devrait d’ailleurs permettre de créer plus de 500.000 emplois sur les cinq prochaines années. Et la crise sanitaire est loin d’avoir infléchi la tendance.
En tête de liste, les prestations dédiées aux personnes âgées continuent de tirer le secteur vers le haut. En 2019, une enquête Ifop rappelait que 85 % des Français souhaitaient vieillir chez eux. Sans surprise, les seniors apparaissent dès lors comme les plus demandeurs d’aide à domicile, selon les données de la loi de finances pour 2021. Le taux d’utilisation atteint 16,9 % pour les 70 à 79 ans et jusqu’à 33,7 % pour les plus de 80 ans.
On comprend pourquoi des organismes spécialisés comme Keradom multiplient les campagnes de recrutement ciblant les aides de vie et autres auxiliaires, tandis qu’Aladom, un site de mise en relation entre particuliers et prestataires de services, a vu la demande de devis concernant l’aide aux seniors bondir de 138 % en 2020.
Les plus jeunes bénéficiaires ciblés
Certains secteurs comme le ménage, le repassage et l’entretien du cadre de vie ont eux aussi été boostés par la crise sanitaire en réponse au besoin de cocooning. Ces prestations ont d’ailleurs manqué à leurs utilisateurs lors des périodes de confinement, comme l’a constaté un sondage Ifop pour Aladom publié en mars 2021. Ce sentiment de manque découlant de l’absence de visites a été notamment ressenti pour les femmes de ménages (77 %) et les professeurs d’activités de loisirs (76 %), mais aussi pour les prestataires de cours à domicile (70 %).
Bouleversement du programme des écoles, collèges et lycées oblige, les demandes de soutien scolaire ont grimpé en flèche. Début 2021, la plateforme ProntoPro, spécialisée dans la mise en relation entre professionnels et particuliers, notait une hausse des requêtes de cours de 20 %, avec une explosion notable pour l’anglais (+77 %) et les mathématiques (+34 %).
Enfin, si la garde d’enfants a pâti des confinements successifs et de la démocratisation du télétravail, le secteur a suscité bon nombre de nouvelles vocations, comme en témoigne l’augmentation de 76 % des demandes de formation pour le CAP accompagnant éducatif petite enfance, enregistrée pour 2020 sur le site spécialisé Maformation.fr.