Une grève bloque la sortie de carburants d'un site normand de TotalEnergies

Seine-Maritime : Une grève bloque la sortie de carburants d'un site de TotalEnergies

PETROLELa CGT affirme qu’aucun produit n’est sorti de la raffinerie depuis mardi
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une grève bloque toute sortie de carburants du site TotalEnergies de Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), a affirmé vendredi la CGT. « Il n’y a plus de sortie de produits depuis mardi, 13 heures », a assuré Alexis Antonioli, secrétaire de la CGT de cette plateforme pétrochimique. La direction de TotalEnergies a indiqué qu’à la suite de cette « grève votée par la CGT, les expéditions de produits au départ de la plateforme de Normandie pourraient être perturbées ».

« TotalEnergies continuera à assurer les approvisionnements de son réseau de station-service et ses clients », a toutefois ajouté le groupe. « Les grévistes ont décidé de hausser le ton » en arrêtant en outre d’ici « samedi soir ou dimanche matin » une partie de la production, a ajouté le syndicaliste. Selon la CGT, les taux de grévistes, pour les personnels postés, oscillent entre 74 et 88 % côté raffinage. Côté pétrochimie, le chiffre tourne autour 50 % de moyenne, affirme le syndicat.

Les conditions d’Air Liquide passent mal

C’est un projet de cession à Air Liquide de l’unité de production d’hydrogène du site qui « inquiète » les grévistes, selon Alexis Antonioli. Ce projet annoncé mardi vise à « réduire les émissions de CO2 associées à la production d’hydrogène de l’unité d’environ 650.000 tonnes par an à horizon 2030 », selon un communiqué commun d’Air liquide et TotalEnergies. Il se fera « à nombre de postes constants », selon la même source. « On n’est pas contre la décarbonation mais on pourrait la faire tout en continuant à exploiter notre unité d’hydrogène », explique le syndicaliste.

Mais Air Liquide « impose comme condition d’accès à sa technologie de décarbonation la vente de notre unité de production d’hydrogène », déplore-t-il. Or « le projet d’Air Liquide c’est d’assurer une surveillance de l’unité uniquement les jours ouvrés. Il y a des craintes en matière de sécurité et des questions sur l’organisation du travail », affirme le syndicaliste. Selon lui, « c’est une première de céder une unité au cœur de notre plate-forme et intégrée dans notre procédé ». « On craint que ce soit la première pierre vers la sous-traitance de nouvelles activités », poursuit-il.

L’unité hydrogène fait partie d’un secteur de la plate-forme qui emploie 42 personnes postées, selon la CGT. Selon la direction, l’unité sera raccordée au réseau hydrogène d’Air Liquide qui comprend une unité de production d’hydrogène à Port-Jérôme (Seine-Maritime) où Air liquide produit de l’hydrogène pour la raffinerie voisine d’ExxonMobil.