ARGENTLes plans d’épargne retraite jugés trop opaques

Epargne : Les plans d’épargne retraite jugés trop opaques

ARGENTLancés fin 2019, les nouveaux plans d’épargne retraite devaient simplifier le marché et offrir des conditions de retrait plus avantageuses aux souscripteurs. Mais ces contrats coûtent trop cher et sont peu lisibles
J.P. pour 20 Minutes

J.P. pour 20 Minutes

Le plan d'épargne retraite (PER) a fait son apparition fin 2019 en remplacement des anciens Madelin, Perco, Perp et Préfon, jugés trop complexes. L’objectif : inciter les Français à épargner à long terme. Présenté comme plus souple et lisible, ce nouveau produit se décline en trois versions, individuelle, collective et collective obligatoire, afin d’englober toutes les situations précédemment couvertes. Bien que la finalité reste avant tout de constituer un pécule pour vos vieux jours en retirant l’argent économisé à cette échéance sous forme de capital ou de rente, diverses exceptions permettent de le débloquer de façon anticipée en cas de problème grave (surendettement, invalidité, décès…) ou bien pour acheter votre résidence principale.

Sur le papier, le PER semble par conséquent être une bonne affaire. Mais, en pratique, le bilan est plus nuancé, comme l’a déploré la présidente du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) dans un rapport d’évaluation rendu fin juillet 2021, à la demande du ministère de l'Économie.

Trop de frais, pas assez d’informations

Première critique : le coût élevé des frais de gestion. Sur les 36 contrats individuels examinés entre décembre 2020 et mars 2021, ces derniers s’élevaient en effet à 2,75 % en moyenne pour un support investi à 100 % en unités de compte, sachant que certains contrats affichaient jusqu’à 4,8 % de frais de gestion. Il faut ajouter les frais prélevés sur les versements (3,18 % en moyenne) et les commissions d’arbitrage (0,72 %). Une accumulation de coûts qui « pèse sur le rendement des contrats a fortiori dans un environnement de taux bas », selon le rapport de la présidente.

Or, la communication à ce sujet est loin d’être satisfaisante, selon cette étude, qui dénonce des « informations très parcellaires », notamment sur les sites internet de nombreux établissements. Résultat : comparer les offres est compliqué et il faut le plus souvent contacter un conseiller pour obtenir les détails nécessaires. Et même une fois le PER souscrit, les épargnants ne disposent pas « de la somme des frais annuels de gestion totaux – assurance ​+ société de gestion –, sur leur relevé d’information ».

Le rapport constate toutefois l’apparition de nouvelles offres digitales simplifiées proposant « des frais bas et limités en nombre et une information complète et accessible par internet ». L’émergence d’une plus forte concurrence serait donc la bienvenue.