Coronavirus : « De la dentelle » mais plus d’aide « massive » dans l'économie française
EPIDEMIE•Le « quoi qu’il en coûte » semble une période révolue
J.-L.D. avec AFP
Le gouvernement va désormais limiter l’aide de l’Etat aux entreprises et aux secteurs les plus sinistrés par la crise sanitaire, souhaitant faire « de la dentelle » et plus « de l’aide massive », a indiqué dimanche le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt.
« Quand nous disons, avec (le ministre de l’Economie) Bruno Le Maire, que c’est la fin du quoi qu’il en coûte, que nous allons répondre au cas par cas, c’est une façon de dire que nous allons faire de la dentelle plutôt que de l’aide massive », a déclaré Olivier Dussopt sur l’antenne de Radio J.
Un peu d’aide quand même
« Il y a des secteurs, peut-être même des territoires, plus touchés par la diminution du tourisme international que d’autres, qui rencontrent encore des difficultés », a déclaré le ministre à la veille d’une réunion à Bercy avec les secteurs qui souffrent encore de la crise sanitaire, comme le tourisme, les petits commerces, ou la culture.
« Nous sommes prêts à aider les secteurs qui en ont véritablement besoin, avec un dispositif forcément transitoire, très sectoriel », a indiqué Olivier Dussopt, qui souhaite « regarder quelle est la réalité des pertes par rapport à ce qui est dit ». S’agissant de la restauration, « dans certaines régions, la fréquentation est la même que précédemment, elle est même parfois supérieure à juillet et août 2020, qui étaient des mois déconfinés », a notamment souligné le ministre.
Objectif de déficit public
« Aujourd’hui la première des difficultés que soulignent les organisations professionnelles, patronales en particulier (…) c’est la difficulté du recrutement », a affirmé Olivier Dussopt, invitant les entreprises, pour y remédier, à revaloriser les salaires.
« Les entreprises doivent aussi prendre leurs responsabilités dans le cadre de leur fonctionnement et je pense qu’elles ont intérêt à donner de l’attractivité aux carrières qu’elles proposent », a déclaré Olivier Dussopt, estimant que l’Etat a « pris sa part », notamment en transformant le CICE en allègement pérenne de charges, ou en augmentant la prime d’activité. Par ailleurs, compte tenu d’une « perspective de croissance qui est à 6 % en 2021 », le gouvernement « espère » pour 2022 une croissance « autour de 4 % », a-t-il indiqué.
Concernant les comptes publics, le ministre a évoqué un « objectif » de déficit public, qui a culminé à 9,2 % en 2020, « inférieur à 9 % en 2021 malgré le coût de la crise, malgré le coût du plan de relance, et que nous puissions viser un objectif autour de 5 % » en 2022, un objectif qui « doit être affiné », en fonction de la croissance.