Acheter une nouvelle voiture n’est clairement pas une priorité lorsqu’on peine à boucler ses fins de mois. Et lorsque cela devient une nécessité, c’est avant tout le critère du prix qui prime. De quoi inciter le plus souvent les ménages modestes à troquer leur vieux véhicule contre… un autre vieux véhicule en meilleur état, et non un véhicule propre.

Pour inverser la tendance et booster le renouvellement du parc automobile afin de réduire la pollution, le gouvernement mise sur un nouveau microcrédit.

Un dispositif déjà existant

Les banques n’octroient des conditions avantageuses d’emprunt qu’aux clients affichant une grande solidité financière. Dès lors, les ménages les plus précaires se retrouvent dans l’impossibilité d’obtenir un crédit bancaire à un taux modéré. Afin de pallier ce manque de fonds, le législateur a depuis longtemps mis en place le système du « microcrédit personnel ». Les personnes à faibles ressources (pas de plafond de revenus fixé) doivent exposer leur besoin de financement à une association à vocation sociale telle que la Croix-Rouge, la Fédération des familles rurales, le Secours catholique, les Restos du cœur ou encore l’Union nationale des associations familiales. Ce sont ces structures qui se chargent d’étudier les dossiers et d’accompagner les demandeurs dans leurs démarches auprès d’une banque partenaire du dispositif.

Les projets financés doivent en revanche entrer dans le cadre d’une insertion sociale ou professionnelle. En pratique, il peut s’agir de payer l’achat ou la réparation d’un véhicule nécessaire pour se rendre à son travail, mais également une formation, un permis de conduire ou encore des soins de santé mal remboursés. Les sommes empruntées sont comprises entre 300 et 5.000 euros, sur une période allant de six mois à quatre ans parfois jusqu’à cinq. Quant aux taux du crédit, il est fixé librement par le prêteur (entre 1,5 et 4 %) mais est généralement faible.

Une nouvelle enveloppe spécifique

Selon les chiffres du gouvernement, plus de 21.000 microcrédits personnels ont été octroyés en 2019, en hausse de 13 % sur un an. Mais le dispositif conduisait jusqu’ici les particuliers à opter pour un véhicule le moins cher possible, et donc généralement ancien (plus de dix ans en moyenne). Afin d’allier soutien économique aux ménages en difficulté et environnement, l’État a choisi de renforcer ce programme en créant une enveloppe financière dédiée à la mobilité écologique. C’est le nouveau « microcrédit véhicules propres ».

Cet emprunt vise à acheter ou à louer durablement (location longue durée ou location avec option d’achat) un véhicule neuf ou d’occasion peu polluant. Pour y être éligible, l’automobile doit être estampillée Crit’Air 0 – qui correspond aux modèles électriques ou hybrides rechargeables – ou entrer dans la catégorie des voitures et camionnettes à essence Crit’Air 1 (immatriculation à partir de 2011), dont le taux d’émission de CO2 ne dépasse pas 132 g/km3. Il est également possible d’opter pour une moto ou un quadricycle électrique. Garanti à 50 % par l’État, ce microcrédit permet d’obtenir jusqu’à 5.000 euros remboursables sur cinq ans. Là encore, il faut s’adresser à une association proposant un service d’accompagnement social pour en bénéficier.