VIOLENCESDes « instructeurs » russes ont commis des exactions en Centrafrique

Centrafrique : Les « instructeurs » envoyés par la Russie ont commis des exactions avec l’armée, selon l’ONU

VIOLENCESLes experts des Nations Unies leur attribuent des assassinats aveugles, des occupations d’écoles et des pillages à grande échelle
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Selon le rapport annuel de l’ONU, les « instructeurs » envoyés par la Russie en Centrafrique, ont commis « des violations du droit humanitaire international ». Bien que ces hommes soient non armés et qu’ils ne participent pas aux combats selon Moscou, « le groupe d’experts (de l’ONU) a reçu des témoignages confidentiels sur un recours excessif à la force par les Faca (armée centrafricaine) et les instructeurs russes » dans plusieurs régions visitées, précise le document.

Parmi les exactions « commises par les soldats des Faca et des instructeurs russes », figurent notamment des « assassinats aveugles, des occupations d’écoles et des pillages à grande échelle y compris d’organisations humanitaires », précise le texte remis récemment au Conseil de sécurité. « Le groupe a reçu de nombreux rapports faisant état d’assassinats aveugles de civils non armés par des instructeurs russes », insiste le rapport, qui détaille plusieurs évènements et relève leur implantation dans les régions minières centrafricaines.

« Participation active des instructeurs russes dans des combats au sol »

Si au 18 avril, Moscou reconnaissait le déploiement en Centrafrique de « 532 instructeurs » et affirmait que ce nombre « n’avait jamais dépassé 550 », les experts « ont noté que plusieurs sources estimaient que ce chiffre était considérablement plus élevé, allant de 800 à 2.100 ». Cette estimation n’inclut pas 600 instructeurs russes supplémentaires dont le déploiement a été annoncé à l’ONU en mai par la Centrafrique.

Les experts ont « également reçu de multiples témoignages de sources locales et des Faca selon lesquels les instructeurs déployés comprenaient des individus qui se sont identifiés comme ressortissants de la Libye, de Syrie et d’autres pays », précisent-ils dans leur document. De nombreux témoignages dans de multiples lieux de Centrafrique, d’autorités locales, des Faca, des forces de sécurité internes, font aussi état « d’une participation active des instructeurs russes dans des combats au sol, souvent en tête des opérations et non comme soutien aux Faca lors de leurs avancées dans les villes et villages », indique aussi le rapport.

Recrutement forcé d’enfants par le CPC

Le document détaille aussi les exactions commises à l’encontre de civils par la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) créée fin 2020 et réunissant plusieurs groupes armés contrôlant de larges parties du pays et déterminés à faire tomber le pouvoir centrafricain. « Les violations généralisées du droit international humanitaire commises par des groupes affiliés au CPC comprenaient le recrutement forcé d’enfants, les attaques contre les soldats de la paix, les cas de violence sexuelle et le pillage d’organisations humanitaires », selon les experts.

Dans ses recommandations, le groupe de l’ONU recommande au Conseil de sécurité d’élargir sa liste de personnes sanctionnées en Centrafrique et de prolonger l’embargo sur les armes, qui expire le 31 juillet et dont la Centrafrique, la Russie, la Chine et plusieurs pays africains demandent la levée.