L'inflation continue d'accélérer en mai à 1,4%, l'objectif de 5% de croissance du PIB maintenu en 2021
INSEE•En avril, la consommation des ménages en France a lourdement chuté de 8,3 % par rapport à mars, sous l’effet de « la mise en place du troisième confinement »Manon Aublanc
Toujours poussée par une accélération des prix de l’énergie, l’inflation a continué d’accélérer en France en mai sur un an, atteignant 1,4 % après 1,2 % en avril, selon des chiffres provisoires de l’Insee publiés ce vendredi.
Alors que les prix de l’alimentation reculent, ceux de l’énergie flambent de 11,8 % en mai, indique l’Institut national de la statistique dans un communiqué, le mois ayant été marqué par la réouverture des commerces à compter du 19 mai.
Les prix des produits alimentaires en baisse
Dans l’alimentaire, les prix reculent de 0,2 %, le recul étant même de 3 % pour les produits frais qui avaient flambé pendant le premier confinement du printemps 2020. Les prix des produits manufacturés sont stables tandis que ceux des services augmentent de 1 %. Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,3 % en mai, selon cette estimation provisoire de l’Insee, qui précise que « la crise sanitaire de la Covid-19 a affecté la qualité des données : les relevés de prix dans les points de vente physiques ont été suspendus à partir de fin mars 2021 au fur et à mesure des confinements des territoires » et « certains produits ont été indisponibles à l’achat ».
En raison d’une hausse de la demande, liée à la levée des restrictions partout dans le monde à la faveur de l’avancée de la vaccination, les prix du pétrole tutoient actuellement leur sommet annuel. Jeudi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a frôlé les 70 dollars, tandis que celui de WTI a terminé jeudi à 66,85 dollars.
Chute du PIB de 8 %
L’objectif du gouvernement reste une croissance du PIB de 5 % en 2021, a de son côté déclaré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, ce vendredi, après la forte révision à la baisse de cet indicateur au premier trimestre par l’Insee. Qualifiant cette réévaluation de « révision mécanique (…) liée d’abord à une récession moins forte que prévu en 2020 », Bruno Le Maire a assuré que « cela ne change rien à notre ambition (…) d’avoir 5 % de croissance en 2021 ». Selon l’Insee, le produit intérieur brut (PIB) français a finalement reculé de 0,1 % au premier trimestre, une forte révision de la précédente estimation d’une croissance de 0,4 %.
L’Insee a également revu l’ampleur de la récession de l’économie française en 2020 : le PIB a finalement chuté de 8 %, contre 8,2 % précédemment estimé. Cela prouve, selon Bruno Le Maire, que « nous avons bien protégé l’économie française en 2020, grâce à tous les dispositifs que nous avons mis en place (…) et nous avons notamment, je tiens à insister là-dessus, très bien protégé le pouvoir d’achat des ménages, puisqu’il a augmenté de 0,4 % en 2020 ». Tout en appelant à « garder son sang-froid et sa constance, ne pas céder à un chiffre ou à un autre, à un indicateur ou à un autre qui peuvent tomber au fil des jours », Bruno Le Maire a assuré que « les indicateurs sont tous bien orientés » actuellement.
« L’investissement est bien orienté, la confiance des entreprises s’est beaucoup redressée, la confiance des ménages se redresse aussi progressivement, donc nous avons tout pour réussir en 2021 », a-t-il ajouté. Le ministre a également réitéré « l’objectif stratégique que j’ai fixé depuis le début de la crise, revenir au premier trimestre de 2022 au niveau de développement économique que nous avions avant la crise en 2019. »
Lourde chute de la consommation des ménages
Côté dépenses, la consommation des ménages en France a lourdement chuté en avril, de 8,3 % par rapport à mars, sous l’effet de « la mise en place du troisième confinement », a aussi rapporté ce vendredi l’Insee. La baisse est principalement imputable aux achats de biens fabriqués, qui se sont effondrés de 18,9 %, tandis que les dépenses en énergie n’ont reculé que de 0,6 % et l’alimentaire de 0,2 %, a détaillé l’Institut national des statistiques. Les dépenses des ménages français sont ainsi restées en avril inférieures de 9,5 % à leur niveau du quatrième trimestre 2019, avant l’épidémie de Covid-19.
Mais le recul de la consommation a été nettement moins fort que durant les deux premiers confinements : les dépenses des ménages avaient dévissé de 31,4 % en avril 2020, la consommation avait été en berne de 13,6 % au mois de novembre. En raison de la fermeture des commerces de vêtements, les dépenses en habillement/textile ont diminué de moitié (-50,2 %) en avril dernier, tandis que celles d’autres biens fabriqués ont perdu 13,6 %.
Les achats de bien durables ont diminué de 11,3 %, avec un fort repli des biens d’équipement de logement (-20,7 %) comme les meubles et les appareils électroménagers. Enfin, la forte baisse, de 10 %, de la consommation de carburants liée aux restrictions de déplacement a été « en grande partie contrebalancée par une augmentation de la consommation de gaz et électricité (+6,1 %) du fait de la vague de froid début avril », a précisé l’Insee.
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