Electricité : L'« explosion des factures » dénoncée par l’UFC-Que choisir
POUVOIR D'ACHAT•Selon l’association de défense des consommateurs, le tarif réglementé de vente de l’électricité a connu une hausse de près de 50 % en dix ans20 Minutes avec AFP
Le prix de l’électricité est dans le viseur de l’UFC-Que choisir. L’association dénonce ce jeudi une « explosion des factures » d’électricité. Elle demande en outre un moratoire sur le projet de restructuration d' EDF, dont l’UFC craint qu’il n’entraîne de nouvelles hausses tarifaires.
Selon les calculs de l’association de défense des consommateurs, le tarif réglementé de vente (TRV) de l’électricité a connu une hausse de près de 50 % en dix ans. « Un ménage moyen chauffé à l’électricité au TRV aura vu passer sa facture d’électricité de 1.019 euros à 1.522 euros entre 2010 et 2020 », estime l’UFC-Que Choisir.
Les limites de la régulation
Or ce ne sont pas seulement la fiscalité ou la hausse des coûts de transport et de distribution qui sont à blâmer. « C’est l’organisation même du marché de l’électricité qui est responsable de cette augmentation. » L’association cite notamment le mécanisme par lequel EDF est contraint de vendre une partie de son électricité nucléaire à ses concurrents, baptisé Arenh (Accès régulé à l’énergie nucléaire historique).
Ce mécanisme, très critiqué par EDF qui est contraint de vendre son électricité à bas prix, est plafonné. Il représente un petit tiers de la production de l’entreprise. « Le rationnement de la quantité d’électricité ainsi disponible a poussé les prix tant du TRV que des offres de marché à croître artificiellement, et frappé très concrètement les consommateurs », estime l’UFC-Que choisir. L’effet est en effet direct pour tous : Les fournisseurs alternatifs augmentent leurs tarifs car ils ne peuvent pas acheter assez d’électricité nucléaire bon marché et EDF a un tarif réglementé dont le mode de calcul est conçu pour n’être pas trop compétitif face aux alternatifs.
L’UFC veut un débat public
L’UFC-Que choisir s’inquiète également des négociations actuelles sur l’avenir d’EDF, dont la meilleure rémunération du nucléaire est justement l’un des enjeux. Elle craint de « fortes hausses tarifaires » sur l’accès au nucléaire, qui pourrait devoir supporter l’inflation des coûts de l’EPR de Flamanville dans la Manche. L’association réclame au final « la mise en place d’un débat public sur le devenir de cette régulation, sur la base d’une transparence sur les coûts réellement supportés par EDF ». En attendant, elle demande un « déplafonnement immédiat des volumes d’Arenh accessibles par les fournisseurs alternatifs, pour mettre un coup d’arrêt à la spirale inflationniste actuelle ».